Stille Volk › Satyre cornu

Ecrit en hommage à Pan, ce troisième album des pyrénéens de Stille Volk est le plus fondamentalement médiéval de la discographie du groupe. Après le champêtre "Hantaoma", l'expérime(n)tal "[Ex-uvies]" réussi de main de maître, Stille Volk nous présente là un disque de musique traditionnelle pure et dure. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'une nouvelle fois Le Peuple Silencieux fait mouche. La musique du combo s'est profondément densifiée depuis "Hantaoma", il en résulte un disque brut et ambiancé avec l'introduction d'instruments qui n'étaient pas utilisés auparavant tels que le chalémie, le dulcimer, le psaltérion, la cornemuse bulgare ou le bouzouki. Autre nouveauté également avec l'intégration de rythmes tribaux et électro comme sur "Le réveil de Pan", "Quand l'herba fresca" ou "Invocation à Pan" entre autres, retranscrits , selon une interview de Patrice Roques, à l'aide de percussions acoustiques. Afin d'obtenir une acoustique satisfaisante pour ces instruments pittoresques dont l'utilisation se faitde plus en plus rare aujourd'hui, le groupe a enregistré cet album aussi bien dans le studio Abellion que dans la chapelle de Montoulieu, village de l'Hérault. Contrairement à un "Hantaoma" plutôt festif et naïf, ce "Satyre cornu" apparait plus mélancolique et sombre avec des structures de toute beauté. Difficile de mettre en avant un titre plutôt qu'un autre tant l'ensemble est homogène et chaque morceau recèle une particularité et une efficacité propre. Jamais vous n'entendrez une reprise d'Iron Maiden aussi particulière avec "To tame a land", rebaptisée "Adoumestica una terro". Comme d'habitude, les textes sont alternativement chantés en français et en langue occitane. En tout cas, on le dit peu mais il faut une sacrée paire de couilles (désolé d'être aussi trivial) de la part d'un label estampillé metal ou affilié pour signer un groupe pratiquant ce type de musique et rien que pour ça, respect (quid de la référence du disque, 66.6). Une perle intimiste en forme d'ode à la nature, à mille lieux de tout conformisme musical ou de quelconque carcan prédéfini. "Je renais dans ton corps, laisse mon âme respirer encore."