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Maleem Mahmoud Ghania / Pharoah Sanders › The trance of the seven colors

  • 1994 • Axiom 314-524 047-2 • 1 CD

9 titres - 70:31 min

  • 1/ La Allah Dayim Moulenah (11:04)
  • 2/ Bala Moussaka (3:50)
  • 3/ Hamdouchi (9:02)
  • 4/ Peace in Essaouira (7:17)
  • 5/ Boulandi Samawi (13:49)
  • 6/ Moussa Berkiyo (4:30)
  • 7/ Salat Anbi (8:15)
  • 8/ Casa Casa Atougra (5:01)
  • 9/ Mahraba (7:43)

informations

Maroc, 1-3 juin 1994

line up

Pharoah Sanders (saxophone ténor), Abdellatif Abdellaoui (chant, krkaba), Mohamed Abdellaoui (chant, krkaba), Makeem Abdelkabir Addabachi (ghita), Abdellahkrkaba Ahkaraz (chant), Maleem Mahmoud Ankaraz (trombone), Mohamed Boujmia (chant, krkaba), Mustapha Bousan (harraz), El Moktar Ghania (chant, krkaba), Maleem Abdellah Ghania (chant, trombone, guimbri, krkaba), Maleem Boubker Ghania (guimbri), Zaida Ghania (chant), Abdelmalak Ben Hamou (ghaita), Abdelmoula Hnikkich (harraz), Abdellah Lamsouger (percussions), Hassan Machoure (chant, krkaba), Abderrahman Nimini (trombone), Mohamed Outanine (chant, krkaba)

chronique

  • gnawa > fusion

Entre l'esclavagisme et la musique, c'est une longue histoire d'amour. Mon premier ayant souvent engendré dans la souffrance la seconde comme un exutoire ô combien nécessaire. Alors, bien sûr, on ne va pas vous refaire une leçon sur le blues et les travailleurs des champs de coton qui lui ont donné le jour, puisqu'on part ici pour le nord de l'Afrique. L'occasion de parler de la culture Gnawa, la culture de ces esclaves noirs importés au Maroc pour, à peu de choses près, les mêmes raisons. Avec le temps, bien sûr, cette musique s'est nourrie du folklore local mais demeure profondement ancrée en elle le chant des cérémonies rédemptrices et transcendentales de centre Afrique. C'est ce côté transe qui en fait toute sa spécificité. Et quand il s'agit d'élévation, l'ombre du dernier géant, Pharoah Sanders, n'est jamais très loin. On le sait, voilà maintenant des décennies que le saxophoniste ténor n'a plus rien enregistré de satisfaisant. Tiré de l'oubli par Bill Laswell que l'on retrouve ici, ses dernières productions ont en vérité plus souvent joué en sa défaveur. Quant à ses participations sporadiques à d'autres projets, son apport fût plus symbolique qu'autre chose. Il en est tout autrement sur "The Trance of The Seven Colors". Certes, Pharoah ne cherche plus nécessairement à exploser le tympan de toute personne se trouvant dans un rayon de cent mètres, mais on y retrouve un Pharoah Sanders inspiré, clairement dans son élément, aux ondulations mystérieuses et quasi hypnotiques ("Hamdouchi"). Les percussions marocaines, ces milliers de clochettes qui s'agitent, les mains qui claquent et qui accélèrent à chaque fois un peu plus la cadence, ce chant collégial et incantatoire qui fait ressurgir des profondeurs le souvenir de coutumes ancestrâles, les instruments à vents qui se lovent dans les mélodies obliques qui imprègnent l'air, et bien sûr le timbre haut en couleur du saxophoniste américain, tout concourt à faire de "The Trance of The Seven Colours" son meilleur disque depuis "Love in Us All".

note       Publiée le jeudi 2 mars 2006

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    kranakov Envoyez un message privé àkranakov

    Mais en tout cas, sur celui-ci, le premier de sa collaboration de près de 10 ans avec LASWELL, et le seul paru sur AXIOM (signe d'excellence ?), pas de trace de la fusion ethnique ambient sur-léchée des albums qui paraîtront chez VERVE ou du trip afro-indo-spirituel des disques des années 70. S'agit-il d'ailleurs d'un disque de jazz ? A mon sens pas, du tout. Certes SANDERS contribue à l'écriture de deux pièces : tout seul avec "Peace In Essaouira (For Sonny Sharrock)" de jolie tenue mais pas typique du personnage et sur "La Allah Dayim Moulenah" avec Maleem Mahmoud GHANIA. GHANIA lui arrange toutes les compositions, la plupart ici du répertoire tagnawite traditionnel et le tout est joué par un ensemble on ne peut plus typique. J'insiste, parce que, et c'est peut-être le secret de la réussite de cet album, SANDERS n'y est presque qu'un sideman, en quelque sorte. Pour vous en convaincre, comparez avec le trio GHANIA-BRÖTZMANN-DRAKE de 1997 qui est un pur disque de free jazz !

    Bref, tout ça pour dire, que ça manque d'approfondir le catalogue SANDERS ou traditionnel....

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    kranakov Envoyez un message privé àkranakov

    Effectivement un des très grands disques de la carrière inégale de Sanders. Dommage que le mastering soit un peu faiblard - en même temps, si on se plaît à imaginer les conditions d'enregistrement (DAT portatif, quelques micros seulement, j'imagine), on est déjà content que ça nous soit parvenu. Et puis avec un niveau poussé un peu au début, puis modulé doucement un peu plus loin, ça le fait - on en oublierait presque ce que c'est la dynamique d'un CD aujourd'hui... Bref. Tout le monde s'en fout de ça.

    Et pour ce qui est du Sanders des années 75 à 1990, il y en a quand même pas mal que j'aime bien : à commencer par le "LIVE" de 1982 du quartet avec Joe HICKS au piano, "HEART IS A MELODY" avec William HENDERSON et le tissage de 21 minutes sur "Olé". Même "SHUKURU" et "AFRICA" sont de bonne tenue et je trouve de vibrants passages sur "A PRAYER BEFORE DAWN".

    Après, je suis peut-être super indulgent - puisque "MESSAGE FROM HOME" me fait tripper quand même. J'ai un peu honte d'accrocher, comme ça, à ses productions LASWELL, très professionnelles, ultra léchées, et parfois un peu mollassonnes.

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    Ayler Envoyez un message privé àAyler
    Pharoah n'a pas sorti que des albums de seconde zone entre "Love In Us All" et celui-là. "Journey To The One" est excellent, mais dans un style plus serein. Pour en revenir à celui-ci, il est vraiment excellent, avec un Pharoah très agressif... comme il sait l'être sur les albums des autres à partir des années 90.
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