Gridlock › Trace

Le talent des américains n'est plus à démontrer. Leur évolution d'une electro-indus certes déjà très personnelle (mais qui n'aurait peut-être pas évité la répétition) vers un hybride electronica et ambient s'est faite vraiment le plus naturellement du monde. Avec 'Trace', le duo persiste à mettre en avant des atmosphères cotonneuses et mélancoliques sur des structures ryhtmiques alambiquées mêlant cut-up furieux et breakbeat délurés mais en cohésion avec le discours mélodieux des nappes. Se débarrassant progressivement de l'aspect le plus dur qui caractérisait la musique du projet, Gridlock se rapproche des rivages d'une electronica plus apaisée, laissant de côté la saturation ou les voix d'écorchés vifs. L'onirisme qui en résulte reste cependant malmené par quelques passages plus 'musclés', mais plus inattendus dans leur approche et surtout plus soudain dans leurs rares apparitions ('Uh 4.17'). Un travail d'orfèvre qui s'il présente des analogies avec 'Further' s'en éloigne d'autant plus que l'urgence et l'impulsivité se sont effacées au profit d'une musique plus consciente d'elle-même et moins chaotique. Maturité ou volonté d'atteindre de nouveaux horizons, peu importe, le résultat est une perle électronique de plus pour les américains.