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Yves Dormoy › J'ai longtemps détesté les villes

  • 2002 • Signature SIG 11018 • 1 CD digipack

cd • 13 titres • 59:47 min

  • 1Comme si4:37
  • 2Les ondes2:07
  • 3J'ai longtemps détesté les villes3:22
  • 4D'immenses escaliers4:11
  • 5L'ingénieur4:07
  • 6D'une culture aussi4:41
  • 7Duende5:01
  • 8L'ombre tragique des ormes6:12
  • 9Un instant d'inattention3:27
  • 10Velvette5:47
  • 11Avec les extrémités3:59
  • 12Nuit de rêves5:28
  • 13La mariée3:19

informations

Lieux et dates non précisés.

Edition digipack à ouverture magnétique.

line up

Yves Dormoy (composition et réalisation, tous instruments), Philippe Hammel (batterie et programmation sur "D'une culture aussi" et "Duende", harmonica sur "La mariée", guitare slide sur "Duende"), Shyamal Maitra (tabla et percussions sur "J'ai longtemps détesté les villes" et "Nuit de rêves"), Jean-Baptiste Echépareborde (Radio-France) (mixage sur "J'ai longtemps détesté les villes" et "Nuit de rêves").

chronique

Continuons notre exploration du stimulant label de Radio-France "Signature", avec ces compositions du saxophoniste de jazz contemporain Yves Dormoy, surtout connu pour sa fructueuse collaboration avec Rodolphe Burger. Une chronique à la fois aisée et délicate : aisée parce que cette musique possède un caractère si singulier qu'il ne faut pas essayer de donner des points de comparaison sous peine d'induire le lecteur en erreur ; et délicate... pour la même raison : comment décrire ces objets musicaux qui semblent aller de soi mais qui ne ressemblent à rien de connu ? La tapisserie rythmique patiemment tissée tout au long de chaque titre est tantôt faite de percussions électroniques, de beats electro ("J'ai longtemps détesté les villes", "D'une culture aussi", "Un instant d'inattention"...), tantôt d'échantillons sonores dont le mystère de la provenance n'a d'égal que la captivation qu'ils suscitent (grésillements et drones d'"Avec les extrémités", "D'immenses escaliers", sorte d'OVNI electro-jazzy expérimental survolant les rues d'une grande ville indienne, ou américaine, on ne sait pas très bien), tantôt d'instruments orientaux tels que le tabla, le zarb, le oud ou d'autres instruments plus exotiques encore dont je serais bien incapable de donner le nom ("Duende", "L'ombre tragique des ormes"...), et le plus souvent de tout cela à la fois (fascinantes "Ondes", "Nuit de rêves"...). Le vibraphone, les ensembles complets de bois entendus simultanément grâce au re-recording, installent parfois une ambiance nocturne, immédiatement tempérée par des ritournelles électroniques au caractère ludique ("L'ingénieur", le merveilleux "Velvette"). Sur cette trame riche et en perpétuelle mutation, Yves Dormoy greffe ses motifs au saxophone ou à la clarinette, de manière totalement imprévisible, alternant sauvagerie et retenue, mélodies consonnantes voire catchy et free jazz débridé, tout en veillant malgré tout à la cohérence du discours. L'atmosphère qui en résulte ? Une exploration de paysages exotiques, de steppes arides ou de sommets montagneux, dont une vision excentrique mais parfaitement claire nous est donnée. Il n'y a en effet rien de psychédélique ici : le contrepoint, la polyphonie, la distinction des voix... tout est transparent et lumineux. C'est simplement l'étrangeté des couplages qui surprend constamment, et parvient toujours à séduire. Ce caractère bizarroïde et hors-champs pourrait tout aussi bien être illustré par le fait que ces musiques furent composées pour les dramatiques de France-Culture (dimanche après-midi, 14 heures, pour ceux que ça intéresse). Une sorte d'illustration ethno-musicologique ludique et décalée, de parade de cirque savante, de musique de film déconstruite, de jazz expérimental vivifié par une approche éloignée de toute sévérité et de toute routine. Chaudement recommandé.

note       Publiée le lundi 2 janvier 2006

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Merci Bandcamp. Je connaissais Dormoy via son travail avec les gens de Kat Onoma (Planetarium, Les échardes), c'est à l'avenant. Du jazz free, expérimental sans être abscons, avec beaucoup de merveilles comme mentionnées dans la chro (L'ombre tragique des ormes et son sentiment oriental, et ses percussions cristallines, ça me fait fondre). Y a même de la drum & bass à un moment (2002 bonjour) et c'est bien (le "nu-jazz", ça n'est pas sale, surtout quand c'est fait de la sorte).

Trimalcion Envoyez un message privé àTrimalcion
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En ce moment, je suis en "stand by" pour un tas de raisons. J'ai d'autres Signature qui m'attendent pour chronique mais ceux-ci je ne les possède pas encore. Ça viendra sûrement... :))
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mangetout Envoyez un message privé àmangetout
A noter que dans cette excellente collection "Signature" de Radio-France sont sortis deux disques du duo français LIGHTWAVE, "Caryotype" et "Bleue comme une orange", un groupe qui pratique une musique électronique, à la croisée des chemins électro-acoustique-concret et dark-ambiant, très personnelle et aventureuse. De futures chroniques Trimalcion ?
celia Envoyez un message privé àcelia
vous pouvez écouter des extraits du disque et d'autres travaux d'yves dormoy sur : http://flight-deck-music.fr bonne écoute!
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Trimalcion Envoyez un message privé àTrimalcion
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Il semblerait que non, hélas.
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