Srmeixner › The dictatorship of the viewer

Le nouveau projet de Stephen Meixner après la fin de Contrastate est ambitieux. Inspiré de l'intitulé de la Biennale de Venise en 2003 et du concept des performances attenantes, cet album entend redonner le pouvoir à l'auditeur/spectateur de maîtriser son écoute et d'en faire ce que bon lui semble. Ainsi 'The dictatorship of the viewer' est composé d'une seule pièce divisée en de multiples sections, jouable au gré de la fantaisie de l'auditeur, dans l'ordre qu'il pourra choisir (programmation, lecture aléatoire etc.). L'oeuvre n'en perd pas plus sa cohérence et si chaque section ne tient pas à proprement parler par elle-même, la totale liberté d'écoute offerte ici permet à tout un chacun de créer sa propre vision et sa propre oeuvre a posteriori. Loin d'être fumeuse, l'idée et très bien pensée car la grande variété des sons utilisés permet de couvrir un spectre allant à la fois d'une electro minimale proche de l'electronica mais aussi d'une ambient presque rétro (on pense à Jarre ou même Kraftwerk) ou plus atmosphérique. Chaque session d'écoute peut donc offrir des possibilités assez étendues selon que l'on programme les plages après sélection ou à l'aveuglette, voire de façon directement aléatoire. Une expérimentation originale, qui ne pouvait être concrétisée que dans la mesure ou le concept préexiste à l'oeuvre en elle-même et qui empêche par la même occasion l'épuisement du principe.