Krabat › 22

Cette production teutonne exemplifie parfaitement ces cas délicats que sont les disques qui ne cassent pas la baraque, tout en ayant ce charme indéfinissable qui fait qu'on leur pardonne tout. Charme dû en grande partie aux interventions lumineuses de Anja Wylezol au chant, qui renvoit au fantôme de Renate Knaup du temps de Amon Düül II. Mais attention ! Pas de délires fumeux ici. Nous sommes loin du psychédélique. La musique de Krabat est beaucoup plus terre à terre, tournée vers un propos actualisé où le jeu des guitares se fait prédominant, un peu comme Anekdoten dont le spectre, lui non plus, n'est pas loin. Et quand on sait qu'Anekdoten est aux années quatre-vingt-dix ce qu'était King Crimson aux années soixante-dix, tout est dit...C'est donc tiraillé entre une musique résolument rock et un penchant progressif qui l'engage sur le terrain de longues expositions instrumentales que le groupe se débat. A l'auditeur de choisir quelle orientation lui sied le mieux.