The Rose Of Avalanche › String 'A' Beads

A force d'avoir adopté une attitude du genre 'on n'est pas des goths' malgré une musique orientée gothic rock et une imagerie assez typique du genre, The Rose of Avalanche vient de commettre sa dernière erreur de gestion de carrière. Suite à de nombreux changements de line up, la formation se trouve emmenée par deux membres originaux seulement, le chanteur Philip Morris et le guitariste Paul J.Berry. Si le succès semblait assez prometteur au début, le groupe fait de plus en plus du 'sur place' et semble prêt à de douteuses compromissions pour renouer avec ses premières énergies...C'est là qu'il va faire un choix pour le moins maladroit. Comme ils avaient surfé sur la première vague gothique, les Rose of Avalanche vont maintenant tenter de se couler dans la vague psychédélico-pop qui cartonne en Angleterre à la suite de Happy Mondays, Inspiral carpets, Stone Roses et autres Charlatans. Aussitôt dit, aussitôt fait, exit les pochettes sombres et spectrales, bonjour les couleurs, les rythmes plus 'dance' et les guitares wah-wah...Problème, la scène indie dont ils veulent conquérir les faveurs n'est pas si ouverte d'esprit et trouvent que ces compositions sont encore par trop poisseuses de gothique. Quant aux goths, pas toujours plus curieux, ils se lassent de ce groupe qui a trahi leurs espoirs. Nos lascars se trouvent en rupture avec leur ancien public sans parvenir à s'en faire un nouveau...Et cet album ? Est-il donc si mauvais ? Non, The Rose of Avalanche s'est toujours considéré comme un groupe rock amoureux de l'électricité et ils prouvent qu'ils n'ont pas dit leur dernier mot au travers de compositions certes plus hypnotiques mais qui conservent de belles poussées d'adrénaline. Qui plus est toute trace gothique n'a pas disparu, notamment dans le chant et certains sons de guitare. Niveau mélodique, ce n'est pourtant plus l'efficacité des 'Never another sunset' et autres 'L.A.rain', c'est agréable mais nettement moins prenant, un brin lassant sur la fin, sans compter une faute de goût terrible sous forme d'un remix électro dub de 'Lights on' parfaitement indigeste en guise de conclusion...C'est donc par la petite porte que The Rose of Avalanche ayant gâché tout son potentiel paraît tirer sa révérence dans une indifférence, hélas quasi générale...