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Karlheinz Stockhausen (1928-2007) › Mantra

16 titres - 69:30 min

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informations

Sonja Henie-Niels Onstad Museum, Oslo, Norvège, janvier 1986.

line up

Yvar Mikhashoff, Rosalind Bevan (pianos), Ole Ørsted (électronique).

chronique

  • contemporain/post-sériel

Un "mantra" est dans la religion hindoue une sorte de formule magique, dont les sons répétés lors d'une prière ont le pouvoir de faire accéder l'initié à un degré de conscience supérieur. Telle est sans doute également l'ambition de cette pièce, qui est à situer, sur le plan "spirituel", dans la lignée de Stimmung ou de Trans ; l'aspect rituel de la musique prend une place considérable chez le gourou Stockhausen au tournant des années 1960/1970. Sa formule magique, il ne la révèle pas (en tout cas pas au pauvre béotien que je suis) ; c'est pourtant elle qui édicte les règles de composition. Seul compte le résultat et l'impression produite sur l'auditeur. Sur le plan technique, Stockhausen utilise un procédé qui lui est désormais très familier : l'utilisation de l'électronique non pas comme un instrument autonome et à part entière, mais comme un moyen de transformer le son d'instruments acoustiques classiques, au moyen de potentiomètres, modulateurs en anneau, micros... Ainsi, en filtrant à sa manière le son de deux pianos dans cette pièce, il ré-invente son piano préparé à lui. De fait, la similitude avec l'instrument de John Cage est parfois troublante, notamment lorsque des sons percussifs acides, des sortes de clochettes, sont extraits du ventre de l'instrument. Mais l'avantage du procédé utilisé par l'Allemand est que la "préparation" électronique n'est pas fixe, elle peut se modifier en temps réel. D'autre part, d'incroyables glissements sonores sont rendus possibles, dans un esprit qui n'est pas sans rappeler ce que sera plus tard la musique spectrale, se jouant des timbres naturels de l'instrument pour en inventer de nouveaux dans un espace musical en perpétuelle mutation. Je dirais que c'est ce plan "technique" qui m'a le plus intéressé dans cette pièce, tant je suis pour le coup resté insensible à l'aura mystique qui est censé en émaner. Au moment de sa création en 1970, il semble qu'un certain "exotisme" ait contribué à son succès. Aujourd'hui, l'effet de surprise passé, il faut oublier ces accords frappés qui se colorent en sonorités industrielles motoriques et rotatives, ces interventions rares (et un tantinet ridicules) de la voix des interprètes en transe, pour se recentrer sur l'essentiel : l'Esprit. Cette musique choisit donc son lieu et son moment. Elle choisit aussi son disciple. Pas de chance pour moi.

note       Publiée le dimanche 11 décembre 2005

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    Trimalcion Envoyez un message privé àTrimalcion
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    Juste une précision Reflebe, moi non plus je ne suis pas un "fin spécialiste", je suis juste curieux, c'est tout ;-)

    Note donnée au disque :       
    Reflebe Envoyez un message privé àReflebe

    C'est la seul œuvre de Stockhausen que je connais et elle m'avait beaucoup plu. Du coup, la note me surprend un peu mais je suis pas un fin spécialiste de ce type de musique. C'est marrant j'ai pas pensé à Cage en l'écoutant (mais là aussi, je connais pas toute son œuvre).

    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    La similitude avec les pièces pour piano préparé de John Cage est très judicieuse mais comme le souligne Trimalcion, le surplus électronique apporte beaucoup plus de souplesse, le timbre naturel du piano y est encore présent (alors qu'une fois préparé impossible de le "dépréparer" en direct) mais ses à cotés maquillés, ses déraillements et ses nouvelles harmoniques créées de toutes pièces apportent un trouble réellement présent et fascinent l'écoute.

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar
    Et jean-lous Murat est encore vivant.
    empreznor Envoyez un message privé àempreznor
    RIP à un des plus grands