Naio Ssaion › Out loud

C'est après avoir été bombardé de prix divers et honoré d'un succès populaire incontestable dans son pays d'origine que débarque enfin dans nos contrées le groupe slovène Naio Ssaion, signé pour l'occasion chez Napalm Records qui voit en eux peut-être une opportunité unique leur permettant à eux aussi - qui sait ? - de décrocher le jackpot. "Out Loud", leur second album - et cette fois, vues internationales obligent, chanté exclusivement dans la langue de Shakespeare - lâche très vite l'artillerie lourde, de celle qui ne laisse planer plus aucun doute sur les ambitions du combo : cartonner ! Et y a de quoi faire... Treize titres calibrées au millimètre près, aux alentours des trois minutes trente, pour vous transpercer la boîte cranienne comme sous le coup de treize balles toutes sorties d'un chargeur qu'une colère froide ferait se vider en moins de temps qu'il me faudrait pour vous écrire ce que vous venez de lire. Naio Ssaion, avec sa plantureuse chanteuse, ne serait qu'un ersatz aux charmes slaves d'un Evanescence qu'il me tarde de voir disparaître de notre mémoire collective si le groupe ne s'entichait pas en plus d'un violoniste électrique en la personne de Rok. D'ailleurs, la pochette, à elle seule, résume très bien le propos de "Out Loud" ; celui d'un groupe qui se veut dans le coup, à tout prix. Tout est donc ici question d'apparence, d'un look entretenu qui ferait un appel du pied violent aux goths de tout poils - s'il en reste, des poils je veux dire - et autres fans perdus de Korn... On finit en réalité par se retrouver avec un produit (appelons un chat un chat) qui donne dans le spectaculaire gratuit, un truc puissant et efficace mais vite passé sans laisser de traces indélébiles, si ce n'est l'impression tenace d'avoir écouté une succession initerrompue de remix du même titre, sorte de croisement entre Skin et Ed Alleyne-Johnson. En bref, du néo métal gothique rock pour les masses, en tous points conformes aux critères demandés par ceux qui nous les vendent.