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John Coltrane › Live in Seattle

cd • 6 titres • 61:59 min

  • 1Cosmos10:50
  • 2Out of This World23:39
  • 3Body and Soul21:24
  • 4Tapestry in Sound06:06
  • 5Evolution36:00
  • 6Afro Blue34:43

informations

Penthouse, Seattle, Washington, USA, 30 septembre 1965.

line up

John Coltrane (saxophones soprano et ténor), Donald Rafael Garrett (contrebasse, clarinette basse), Jimmy Garrison (contrebasse), Elvin Jones (batterie), Pharoah Sanders (saxophone ténor), McCoy Tyner (piano)

chronique

  • free jazz

La musique de Coltrane en concert commence à prendre des proportions épiques. "Live in Seattle" est un des deux seuls enregistrement officiels posthumes en concert publiés par Impulse! qui peut l'attester. McCoy Tyner et Elvin Jones sont encore dans le coup - plus pour longtemps - mais ne parviennent plus à cacher leur manque de plaisir flagrant à prendre part à cette fête, une torture pour eux. C'est, dirait-on, presque à contrecœur qu'ils entament cette grande célébration. "Cosmos", violent comme une tornade qui ne connaît pas le pardon, grossit cent fois à la loupe la fracture définitive et irréversible qui s'opère entre les anciens membres du quartette et le sang neuf que Coltrane s'inocule avec avidité. McCoy Tyner joue de son piano comme si de rien n'était, absent, pas concerné du tout par le tourment qui voit les trois cuivres se livrer bataille (Sanders, Coltrane et un Donald Garrett qui s'essaye aussi à la clarinette basse). Elvin Jones sue sang et eau, il s'accroche, il tient bon le bougre, mais vu la puissance du moteur que le saxophoniste a mis dans la bécane, il semble impératif d'adapter son mode de conduite afin d'en tirer le meilleur parti. Mais rien à faire, le changement de vitesse a du mal à embrayer sur la quatrième. Ce serait déjà ça de pris... Coltrane, lui, est parti. Il est loin, et Pharoah Sanders le suit à la trace. Il faut bien dix minutes avant que la section rythmique ose s'avancer sur la pointe des pieds sur un "Evolution" qui, au départ, sonnait comme la mise à mort de deux truies qui agonisent. C'est à se demander pourquoi Coltrane a encore consacré du temps à sa vie de groupe, à voir son travail de recherche sous un angle collectif ? Des musiciens largués pour la plupart, excepté un jeune qu'une telle audace stimule sans porter à conséquences, le grand prophète du ténor a tellement déblayé autour de lui qu'il est à présent seul, tout seul au monde. Ardu, et parfois même un petit peu pénible sur la longueur, "Live in Seattle" est une expérience à ne réserver qu'aux plus extrêmes d'entre vous.

note       Publiée le dimanche 27 novembre 2005

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Note moyenne        6 votes

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Tallis Envoyez un message privé àTallis

Réécouté, du coup, ça faisait une éternité : je l'aime toujours autant avec un CD2 d'une puissance assez hallucinante. Clairement pas la porte d'entrée pour découvrir Coltrane mais une pièce de choix dans sa discographie malgré tout.

Note donnée au disque :       
necromoonutopia666 Envoyez un message privé ànecromoonutopia666

ca y est je l'est écouté. Une petite merveille. J'aime bien le coté à la ramasse de certains musiciens comme le souligne progmonster, ca ne met que plus en valeur le jeu de coltrane gravitant effectivement très très loin aux dessus de ses comparses.

Note donnée au disque :       
Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Bon, passons sur l'appréciation toute personnelle des choses, les goûts et les couleurs comme on dit.... Mais l'analyse est complètement à coté de la plaque musicalement et historiquement parlant. Un, et pour couper les cheveux en quatre, Coltrane déboule en 55 donc durant la période strictement "hard-bop" et non "be/hard". Ces deux styles sont souvent confondus par les amateurs de raccourcis et non de jazz. Ensuite, Coltrane va vers l'hypertrophie de ce langage et arrive la période qu'inaugure maladroitement "Moment's Notice" et "Lazy Bird" sur "Blue Train" (1957) puis qu'il va imposer avec autorité sur "Giant Steps" deux ans plus tard. Heirophant oublie toute la période Atlantic sauf "Olé" qui est en fait enregistrer en même temps que les premières séances Impulse. Ensuite le quartet naissant avec Reggie Workman du début des années 60 va continuer sa route (avec Garrison comme nouveu contrebassiste) et progresser jusqu'en 65 qui est l'année phare et l'ultime charnière pour Coltrane. Cette formation aura joué quatre longues années ensemble, ce qui est beaucoup en jazz, soit la moitié de la décennie presque. Ensuite commence la période réellement "free"à partir de '66 car même ce "Live In Seattle", "Meditations" ou "Ascension" n'auront totalement rompu avec le modalisme. Le parcous de Coltrane mérite bien plus de nuances que ce découpage.

empreznor Envoyez un message privé àempreznor

heureusement que Proggy n'est plus là il evite la crise cardiaque.

M-Atom Envoyez un message privé àM-Atom

moi j'aime beaucoup la "catastrophe de la fin". la période modale n'en est pas moins sublime mais s'arreter la concernant coltrane c'est faire l'impasse sur une période d'inspiration qui encore plus que les autres stigmatise le trait de caractere qui a mon sens fait de coltrane un génie: l'avant gardiste par excellence. la recherche perpétuelle du son ultime, le regard critique sur son travail qui le pousse a aller toujours de l'avant...etc. une période certe pas facile d'acces mais tellement ultime et sublime quand elle s'ouvre a vous qu'un commentaire aussi catégorique que celui qui précède ne peut que faire sourire...