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John Coltrane › Sun ship

  • 1971 • Impulse! IMP 11672 • 1 CD digipack

cd • 5 titres • 42:35 min

  • 1Sun Ship06:15
  • 2Dearly Beloved06:29
  • 3Amen08:14
  • 4Attaining11:28
  • 5Ascent10:09

informations

Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 26 août 1965

line up

John Coltrane (saxophones soprano et ténor), Jimmy Garrison (contrebasse), Elvin Jones (batterie), McCoy Tyner (piano)

chronique

  • free jazz

Peut-être un des albums de fonds de tiroirs le moins connu à avoir jamais été publié, sans battage outrancier, et qui pourtant mériterait qu'on lui accorde nettement plus d'attention encore que d'autres rééditions spéciales, comme les plus tardifs "Stellar Regions" ou "Living Space". Nous revoilà projetés à l'été 1965, et le quartette, bien que vacillant, tient encore sur ses deux jambes. Coltrane était peut-être le seul au sein de son groupe a avoir compris à l'époque qu'une course contre la montre venait de s'être engagée. Le seul moyen qu'il jugea alors utile pour le leur signifier, c'était de les embarquer avec lui, un peu malgré eux, dans cette équipée sauvage qui n'a pas peur de frôler les murs. "Sun Ship" est un album passionné, incandescent, d'une tenue équivalente au formidable "Crescent" mais comme libéré de toute peur, allant même se frotter à l'inconnu avec arrogance, leur permettant alors de se lâcher comme rarement auparavant. Parce que peut-être tout va trop vite, la section rythmique serre les rangs et confère à "Sun Ship" un poids, une force presque rock dans l'attitude. "Dearly Beloved" et "Attaining" se veulent les plages les plus cool, mais même elles possèdent ce caractère au sang chaud fort appréciable. Jusqu'ici dans mes chroniques dédiées à l'œuvre de Coltrane sur Impulse!, je n'ai presque jamais attiré votre attention sur Jimmy Garrison, son fidèle contrebassiste, dont la rigueur et la souplesse en ont fait, et ce depuis toujours, l'alter égo idéal, l'ombre rythmique du géant qui se démène comme un beau diable, en toute confiance. Si je vous en parle cette fois-ci, ce n'est pas parce qu'il se fait remarquer plus que d'habitude (notez toutefois son superbe solo en intro de la dernière plage), mais bien parce que sur des titres comme "Amen" ou "Ascent", il paraît plus qu'évident que McCoy Tyner et Elvin Jones sont presque au bord du décrochage. Dans ces morceaux, John Coltrane n'hésite pas à se risquer un pas trop loin, un pas de trop. Au lieu de déprécier la musique qui y est gravée, cela a plutôt même tendance à lui ajouter une solide dose de nervosité et de tension des plus délectables qui font que nous sommes pressés d'y retourner.

note       Publiée le dimanche 27 novembre 2005

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Note moyenne        12 votes

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Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

Le sommet. Dearly Beloved. Je tremble à chaque écoute. Ce moment à la fin du solo de McCoy Tyner et que tu sais que le thème (le plus déchirant, le plus beau ?) va revenir, ces quelques instants d'attente avant l'explosion...(ces 2,3 petites notes à peine audibles de Coltrane, comme s'il reprenait son souffle). Pour l'instant, je ne connais rien au dessus.

dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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Un de mes préférés de Coltrane, ça tabasse fort dans tous les compartiments, pris entre des murs d'eau, pour reprendre la métaphore Dionéenne.

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SEN Envoyez un message privé àSEN

10 Votes à 6 boules ! un plébiscite unanime ! C'est Wyatt qui disait qu'Elvin Jones était plus impressionnant en live que n'importe quel batteur de rock !

Note donnée au disque :       
Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Et voilà ! Dearly Beloved pour la... Combien-centième fois et plus ? J'sais pas mais celle-là me cheville toujours le cœur au ventre, histoire qu'on s'arrache tout en même temps - à la gravitation le temps de décrire parabole sans vouloir redescendre. On voudrait retomber - et tout y est tant, dans ce cri - en pleine félicité, avec celle du titre. J'en rajoute... Mais bon sang... Tellement de fois et longtemps que ce morceau me remue autant, comme ça. (Et puis bon, tout le disque démonte - comme on dit de la mer, qu'elle l'est - hein).

(EDIT : et Attaining, argh... La paix en grande agitation).

Note donnée au disque :       
Kronh Envoyez un message privé àKronh

Peut être mon favori de la période free, et la présence de la voie n'y est pas étrangère. Il tend vers plus d'homogénéité et de force que les deux qui l'encadrent.