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Charles Ives (1874-1954) › The unanswered question / Holydays (symphony) / Central Park in the dark

7 titres - 79:19 min

  • CHARLES IVES
  • 1/ THE UNANSWERED QUESTION (5:26)
  • HOLYDAYS (SYMPHONY)
  • 2/ Washington's Birthday (11:31)
  • 3/ Decoration Day (8:34)
  • 4/ The Fourth of July (5:37)
  • 5/ Thanksgiving (Forefathers' Day) (15:52)
  • 6/ CENTRAL PARK IN THE DARK (7:52)
  • ELLIOTT CARTER
  • 7/ Concerto pour orchestre (23:45)

informations

"The unanswered question" : Manhattan Center, New-York, Etats-Unis, le 17 avril 1964. "Washington's Birthda" : Avery Fisher Hall, Lincoln Center, New-York, Etats-Unis, le 31 janvier 1967. "Decoration Day" : Avery Fisher Hall, Lincoln Center, New-York, Etats-Unis, le 27 mai 1963. "The Fourth of July" : Manhattan Center, New-York, Etats-Unis, le 23 novembre 1964. "Thanksgiving (Forefathers' Day)" : Avery Fisher Hall, Lincoln Center, New-York, Etats-Unis, le 5 mars 1968. "Central Park in the dark" : Manhattan Center, New-York, Etats-Unis, le 7 mai 1962.

Ce disque se conclut par le "Concerto pour orchestre" d'Elliott Carter, non chroniqué ici.

line up

Orchestre philharmonique de New-York, Leonard Bernstein (direction), William Vacchiano (trompette solo sur "The unanswered question"), Seymour Lipkin (chef assistant sur "The Fourth of July", Camerata Singers (chant sur "Thanksgiving (Forefathers' Day)"), Abraham Kaplan (chef sur "Thanksgiving (Forefathers' Day)"), Seiji Ozawa, Maurice Peress (direction sur "Central Park in the dark").

chronique

  • moderne/musique symphonique

Charles Ives est un de ces compositeurs dont l'influence est acceptée par tous ses pairs, écrasante, mais dont on connaît finalement assez peu l'oeuvre, faute de défenseurs à la hauteur, peut-être. Son répertoire est également loin d'être évident à appréhender, à cause de sa diversité, de son caractère excentrique (à l'image du personnage) mais surtout de son mystère. Charles Ives reste une énigme. Il a presque à lui seul, suivi de son compatriote Copland, créé le répertoire de toute une nation, l'Amérique, lui donnant ses premiers classiques, racontant par ses oeuvres la grande histoire de son pays. Pourtant, en parallèle, sa musique fait preuve d'une audace folle, extrêmement novatrice à l'époque : s'avérant dissonnante et violente, elle est à la fois le lieu des plus profonds questionnements métaphysiques et des plus triviales pièces montées. Epure et mélange des genres, modernité radicale et inspiration puisant dans le folklore américain traditionnel... c'est tout cela Charles Ives, et ce disque rassemblant trois de ses pièces en donne une assez bonne idée. Toutes furent composées à l'orée du vingtième siècle, principale période créatrice de l'Américain, qui se murera dans le silence durant les vingt dernières années de sa vie. C'est dire que Charles Ives a participé, de l'autre côté de l'Atlantique, à la grande révolution qui était en marche en Europe avec Schönberg et Stravinsky, tous deux reconnaissant d'ailleurs son génie. "The unanswered question" est un chef-d'oeuvre absolu d'une durée à peine supérieure à cinq minutes... Les violons y maintiennent tout du long un filet de note à peine perceptible, arrière-plan arachnéen dont l'audition se perd dans les limbes métaphysiques, laissant planer une ambiance sublime, quasi-irréelle, tandis qu'une trompette haute et claire pose bientôt sa première "question", à laquelle répond un groupe de flûtes désordonné dans la plus grande cacophonie ; puis le dialogue continue, la dernière question posée par la trompette restant sans réponse (d'où le titre de la pièce, si vous avez suivi). Le genre d'énigme musicale qui incarne pleinement la particularité et le génie du compositeur... de même que "Holydays", d'ailleurs, sous-titrée "symphonie", quoiqu'il s'agisse davantage d'une suite de morceaux collés l'un à l'autre, après coup, plutôt qu'un tout cohérent dans son développement : autre facette de la personnalité musicale de l'Américain, pour laquelle il est un peu plus difficile de s'enthousiasmer malgré l'aspect novateur : il s'agit d'un gigantesque patchwork, d'un bordel indescriptible qui mêle des passages agressifs et quasiment atonaux à des hymnes nationaux correspondant à de grandes fêtes américaines ; parfois, au lieu de se succéder, les deux éléments se superposent... je vous laisse imaginer. Tour à tour angoissante, écrasante avec ses tutti orchestraux, martiale, solennelle et patriotique, d'une modernité furieuse, décalée, cette "symphonie", à défaut d'être une oeuvre aboutie, doit absolument être écoutée au moins une fois. Quant à "Central Park in the dark", elle renoue avec le côté atmosphérique et énigmatique de la première pièce du recueil : acide et chatoyante, elle déploie ses couleurs dans le flou harmonique des accords qui se succèdent dans les cordes, bientôt rejointes par les bois, les flûtes, le piano, et enfin les cuivres et les percussions, dans un maelstrom de plus en plus rapide et tourbillonant qui se termine par une explosion, puis un retour au calme initial. La lune trompeuse laisse parfois planer des ombres à Central Park, dont les contours effrayants s'évanouissent dès qu'on s'en approche...

note       Publiée le samedi 12 novembre 2005

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    commentaires

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Cette pièce sera jouée gratuit ce soir au CNSMD (coservatoire) de Lyon, cf comm précédent sur Feldman (pas françois, l'autre). http://www.cnsmd-lyon.fr/fr-2/la-saison-publique/une-nuit-americaine

    Arno Envoyez un message privé àArno

    Youpie, je vais entendre la Holidays Symphony ce soir... Je sens que ça va être amusant...

    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

    J'avais découvert ce disque à l'époque où je bossais au rayon classique d'une de ces grandes enseignes où l'on habille les vendeurs en elfes à coups de gilets verts. Un véritable tremblement de terre dès les premières secondes de "The Unanswered Question". "Central Park In The Dark" est bien évidemment d'une immense richesse aussi: synthèse de mondes différents, réunis pour l'occasion en une immense inquiétude. Et puis le reste n'est pas à jeter bien au contraire mais c'est la relecture d'un folklore que l'on perd facilement de vue. Sa force n'en est pas moindre cela dit.

    Note donnée au disque :       
    ellington Envoyez un message privé àellington

    Découvrir Charles Ives via ces symphonies est devenu difficile car le mélange des styles,des rhytmes et des tonalités ( révolutionnaire à cette époque ) fait appel a des styles qui ne nous parle plus aujourd'hui.Peut-t-on être emmerveillé par l'ambiance d'une petite ville américaine ( bande-son idéale d'un film sur Tom sawyer et huckleberry flynn )si on ne digère plus les marches militaires americaines du début du 20 ° siècle ou les valses ? Mais on peut essayer plus facilement par ses deux pièces courtes et envoutantes que sont " the unanswered question " et "central park in the dark " Là, la musique est débarrassée des scories , épurée , essorée et il reste l'incroyable rencontre de la tonalité classique et de l'atonalité ( l'une sur l'autre puis l'autre sur l'une ). Je révolutionne tout et je récapitule tout en douze minutes . TERRIBLE . Après, on est d'avantage armé pour aller à la rencontre de 4 symphonies qui resteront, j'en ai peur , un petit secret gardé par quelques syphonnés. Bernstein est le découvreur parfait pour cette planète Ives si étrange, mais Tilson-Thomas est plus facile à trouver et avec un meilleur enregistrement;

    Note donnée au disque :