Vous êtes ici › Les groupes / artistesNNonstop › Road movie en béquilles

Nonstop › Road movie en béquilles

cd • 13 titres • 50:02 min

  • 1Devant ma nuque
  • 2Ca m'arrive
  • 3Idiot cherche village
  • 4Toujours du vent sur les ponts
  • 5Faut pas rester là
  • 6Le vent ne tournera jamais
  • 7Le coeur dans le dos
  • 8On me dit jamais rien à moi
  • 9Rien dans la culotte
  • 10S'en sortir pour aller où ?
  • 11Toux de chenil
  • 12Le fils du soldat inconnu
  • 13La main froide

informations

Produit par Arnaud Michniak et Den's

line up

Fred Roman (tout)

chronique

Pas facile de parler de cet album. Imaginez un peu: ça fait un an qu'on nous fait miroiter le nom de Nonstop dans les milieux autorisé et Programmien. En effet, l'objet est produit par Michniak lui-même, aidé de Den's de feu-Diabologum. Les titres en téléchargement mettaient l'eau à la bouche: hip hop nihiliste puissant et surréaliste. La galette dans le mange disque, et le voyage commence. "Devant ma nuque" commence très fort, sur une rythmique juste énorme et le flow désinvolte et agressif de Fred Roman, accent toulousain en cadeau. "J'paranoïe j'perd un œil, dans le cœur de ma vie, ma tête tourne pour mordre ma nuque; ils ont retourné mon bureau, pour se branler derrière mon dos". "Idiot cherche village" énonce des jeux de mots bien sentis à l'humour noir corrosif et surréaliste ("camion fou échange frein contre platane", "grand brûlé échange barbecue contre VTT", "ANPE recrute SDF comme homme sandwich", "chienne de garde échangerait stérilet contre piège à loup", …) sur fond de rythme hip hop old school. "Faut pas rester là", LA claque du disque, la grosse bombe, la tuerie, le sommet nihiliste brutal et névrosé, feat Arnaud Michniak. Les deux amis balancent leur texte en alternance, phrase après phrase, d'un sujet différent mais agencé pour que la suite des phrases soient compréhensibles et censées. Roman a un flow juste ahurissant, violent et hurlé, tandis que Michniak est fidèle à lui-même, désillusion et désespoir. Derrière, ça cogne sec, un riff énorme de gratte double une rythmique assommante. "Le vent ne tournera jamais", musicalement dépouillé et très old school, voit Roman lâcher son flow en criant avec une voix écorchée vive. "Le fils du soldat inconnu", 7min d'une histoire imaginaire inspirée par Jean-Teddy Philippe, onirique, musicalement indiano-tribale et cinématographique, spoken words, piano. Chacun des 13 titres de cet album a sa propre identité, son propre style, pour le meilleur (les titres décrits plus haut) et parfois pour le pire: "Toujours du vent sur les ponts" et sa rythmique 80's et cette voix qui chante comme un clochard bourré, maladroit; "ça m'arrive" et son instrus science-fictionnesque kitschouille; "le cœur dans le dos" et son piano mal maîtrisé, etc…. Pour les lyrics, c'est pareil: on navigue entre l'illumination poétique surréaliste et jeux de mots trop facile ("au dessus du lavabo, le cyclope me fait un clin d'œil", "j'pensais que les fleurs se suicidaient en se cueillant toute seule",…), et ce goût trop prononcé pour l'énumération. "Road movie en béquilles" est un disque inégal, alternant les énormes tueries salvatrices, cathartiques et renversantes, avec des titres qui laissent dubitatif quand à leur intérêt sur leur présence ici. Il aurait fallu retirer 5 ou 6 titres pour avoir un album presque parfait. M'enfin, on tient déjà là l'un des disques de l'année, et ce n'est pas le magnifique artwork du génial Stéphane Blanquet qui jouera en sa défaveur !

note       Publiée le samedi 22 octobre 2005

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Road movie en béquilles" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Road movie en béquilles".

notes

Note moyenne        22 votes

Connectez-vous ajouter une note sur "Road movie en béquilles".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Road movie en béquilles".

(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
avatar

Putain la rudesse ! :) Non, mais on va se calmer, j'ai mangé des chocolatines toute mon enfance. (les vrais savent) J'adore les accents. D'autant que Toulouse c'est chantant, c'est musical, c'est frais. Et en plus on comprend (presque) tout alors que les films de Guédiguian, je demande le sous-titrage... (l'autre jour j'ai discuté avec une Ukrainienne qui avait un peu l'accent du Gers, c'était super)

Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
avatar

Bourdieu et Eva Joly, même combat ?

Masca Envoyez un message privé àMasca

"L'accent c'est chaud quand même" ? Qu'est-ce qu'il faut pas entendre c'est dingue. T'as pas eu de contact avec le Sud c'est tout, mais ne te gargarise pas de ton inculture pour reconduire des processus de délégitimation et de violence symbolique. Il s'agit de s'extraire un peu de son immédiateté quand même. Désolé, mais c'est bien de l'anti-occitanisme primaire.

Quant à l'album, voilà cinq ans qu'il me côtoie, comme un vieux pote qu'on ne revoit que de temps en temps, un peu gêné mais toujours joyeux des moments passés ensembles, à faire des conneries d'ado.

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

il ne faut pas avoir honte de son accent (comme disait Bourdieu,...)

(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
avatar

Entendu avant le concert du Klub des Loosers, ça me titille (sans parler de cette chro) mais sans faire de l'anti-occitanisme primaire, l'accent c'est chaud quand même. C'est dire que y a un truc qui évoque Zebda, voire Regg'Lyss, quand j'entends un mec parler avec cet accent (alors que ça pourrait m'évoquer Nougaro remarquez-bien).