Novembers Doom › The pale haunt departure

Affublé d'une pochette fleurant bon le Travis Smith, "The pale haunt departure" de November's Doom se présente comme un disque de musique triste classieux et élégant. Ma foi, voilà qui est on ne peut plus juste. Je tenais d'ailleurs à remettre quelques points au clair. Certes, November's Doom contient le terme "Doom" dans son nom, certes ce groupe se revendique jouer du doom, certes ils jouent une musique triste aidée de gros riffs, mais jamais Ô grand jamais vous ne retrouverez de réelle lourdeur, d'ambiance poisseuse ou de quelconques instants pachydermiques... Problème d'étiquette futile je sais bien, mais il est tout de même important de savoir de quoi on parle. Pour revenir au disque, et bien en voilà un qui m'aura donné du fil à retordre. Les chroniques dithyrambiques pleuvent de partout, laissant planer une aura de chef-d'oeuvre autour de cette galette... Une fois n'est pas coutume, je ne serai pas de cet avis. Si ND propose une musique dégageant clairement un feeling nostalgique et foncièrement introspectif, elle n'est pas non plus dénuée de longueurs ou autres facilités. Stylistiquement (ça se dit ?), il est difficile de faire entrer le groupe dans un tiroir particulier, ç'aurait été trop simple. On y perçoit du My Dying Bride (beaucoup), du Opeth (pas mal), et même du Insomnium (à titre de comparaison uniquement évidemment...)... Alternant gros riffs saccadés ("The pale haunt departure", "Dark's world burden" limite death mélo, "In the absence of grace"), oppositions sons clairs/riffs électriques linéaires ("Autumn reflection"), compos carrément folk ("Through a child's eyes" très réussie), voire ballades death metal "lent" (Collapse of the falling throe"), le monde de November's Doom se montre très hétéroclite et riche... Voici bien un disque qui nécessite de nombreuses écoutes pour être perçu dans son intégralité, pour dégager toute son essence... Pourtant s'il parvient parfois à dégager des émotions fortes, le disque n'arrive pas toujours à ses fins dans ses avancées les plus "metal", pour au final donner ces fameux disques dans lequel on écoute toujours les mêmes morceaux, au détriment du reste... Ces disques au niveau inconstant qui laisse planer une aura de chef-d'oeuvre... Sans la confirmer... Pourtant ces "Autumn reflection" ou "Through a child's eyes", voire "Dark's world burden" (très facile, et un peu déjà entendue, mais très efficace) demeurent hyper efficaces, et envoûtantes... Bon disque donc au final, mais pas la bombe annoncée de mon coté.