The Speaking Canaries › Get out alive : the last type story

Damon Che, la créature octopode de Don Caballero, continue son petit bonhomme de chemin dans l'indifférence générale. Mais n'est pas non plus George Lucas qui veut ; investir des sommes colossales en promotion pour un résultat qui, on le sait, sera toujours payant en dépit de la merde qu'on emballe, ce n'est pas vraiment l'option adoptée par le batteur de Pittsburgh. Alors que "American Don" scella pour toujours le devenir de ce super groupe, chacun des membres eurent depuis longtemps le flair de s'impliquer dans des projets divers leur permettant d'avoir déjà un tremplin pour l'avenir surlequel ils pourraient rebondir. Le math rock entravé et abstrait devenait le cheval de bataille de Ian Williams grâce à son projet Storm And Stress (deux albums à ce jour), alors que Damon Che s'emparait du micro et de la guitare avec The Speaking Canaries, et ce dès 1995, sur l'album "Songs for The Terrestrially Challenged". Un passage éclair chez Bellini, et le voilà de retour avec "Get Out Alive : The Last Type Story" qui s'adresse à un public très différent. L'album contient ses petits effets de surprise, rendant moins préhensiles des compositions d'apparence plutôt classique, mais si c'est l'ombre du Don que vous recherchez, et ses pluies de guitares lobotomisantes, alors vaut-il mieux faire l'impasse (encore que "Song on a Record You Can't Get" est peut-être ce qui s'en approche le plus). The Speaking Canaries est un groupe indie, certes pas comme les autres. Damon Che se découvre des talents de guitariste hard, tout en bends et harmoniques, sur des compositions à facettes multiples provoquant la rencontre improbable entre Van Halen, Sonic Youth et The Police. Alors, évidemment, si on apprécie les trois, y a de fortes chances qu'on accroche, surtout que plus on progresse dans le disque, plus la sauce prend (particulièrement à partir de "Last Side of Town pt.2"). Alors, oui, c'est autre chose, c'est frais, c'est plus chantant (dans les deux sens du terme) mais les riffs sont là, les compositions sont aussi surprenantes qu'attachantes... De quoi garantir un réel plaisir d'écoute sur le long terme.