Charitona › Fürst der Finsternis

Depuis la fin des 90's, le néoclassique mélancolique est une frange plutôt populaire de la scène gothique...On se demande pourtant dès lors pourquoi ce sont des projets kitsch et fleur bleue à la Illuminate qui ont percé tandis que des projets intéressants comme Charitona connaissent une distribution plutôt confidentielle en dehors des frontières allemandes. 'Fürst der Finsternis' s'inspire des vampires, plus précisément de ceux de Anne Rice...Ouch! Pouvait-on rêver d'un thème plus cliché ? Pourtant, contre toute attente, Charitona s'en tire bien par une approche intimiste et profonde qui évite grandiloquence et pathos inutile. Leur musique, synthétique, combine des strucutres inspirées du néoclassique avec une touche plus dark wave au niveau des sonorités. Calme, sombre, nocturne et mélancolique, elle guide la superbe voix mezzo soprano de Dörthe Flemming (laquelle visiblement dispose d'un solide bagage classique) pour un voyage, certes triste mais également empli d'une mélancolie feutrée où la tristesse se fait refuge (les poignants 'Wolfskiller' ou 'Gabrielle'). C'est probablement la principale qualité de Charitona, cette approche intimiste où le thème du vampire tend plus à pousser l'auditeur à sa propre introspection qu'à décliner une énième version de B.O de film d'horreur. Ajoutez à celà un talent pour les arrangements simples mais efficaces ainsi que pour les mélodies délicates et vous obtiendrez cet album qui n'aura décidément pas eu la renommée qu'il aurait mérité.