Zero7 › Simple things

Zero7, c'est la petite dernière sensation trip hop digne de ce nom à s'être manifestée bien longtemps après que la bête soit morte suite à sa lente agonie. On se dit qu'il vaut mieux se méfier des musiques qui se figent et qui restent imperméables à ce qui se passe alentours car, outre le contact avec la réalité, ce qu'elles finissent par perdre avant tout c'est leur pertinence. Mais dans le même temps, on préconise également de rester sur ses gardes face aux musiques qui ont tendance à trop agir comme des éponges et qui absorbent tout ce qui passe à portée de main ; là, c'est l'intégrité de leur discours qui est mis en cause, et dès lors il ne serait pas déraisonnable d'y voir un opportunisme déplacé. Que faire alors ? Quels conseils, quels guides suivrent pour pouvoir se frayer un chemin idéal, quelque part, juste entre les deux ? "Simple Things" pourrait il combler cette attente ? Zero7 reprend les choses juste là où Alpha les avaient laissées. Tout aussi vaporeux, leur premier album ne fait aucun mystère sur ses intentions, et encore moins sur les moyens mis en oeuvre pour y parvenir. En toute simplicité, les harmonies jazzoteuses de Zero7 se contentent du minimum syndical, piano électrique, guitare acoustique, pour faire ruisseler une musique aux accointances lounge qui se souvient de Burt Bacharach ("Give It Away") et de Gil Evans ("Red Dust") ou, plus près de nous, des Pink Martini pas encore rélégués à l'oubli éternel. La petite touche soul de rigueur s'exprime à travers les voix de Mozez, notamment sur la plage titre, moins prenante toutefois qu'un bon Maxwell, ou encore celle de Sophie Barker sur le très sensuel "Distractions". Bon, c'est pas encore avec ce disque qu'on va encore pouvoir se payer quelques frayeurs façon "Mezzanine", mais mettez-vous une fois pour toute dans le crâne que cet épisode là est à jamais révolu. Il n'empêche que "Simple Things" est un disque tout à fait remarquable, subtilement travaillé, et dont le développement soyeux invite tout simplement au farniente.