Arsis › A celebration of guilt

Arsis est au black metal ce que le brutal Death est au death metal : sa version surexcitée, aveugle et devastatrice, lardée de syncopes et de prouesses techniques, de breaks et de leads hystériques... une musique en fusion, sans repos ni temps mort, et qui déverse sa tonne de décibels sur fond de rythmiques survitaminées. Guitares tranchantes pour riffs scalpel, batteur psychotique... Arsis est bruyant, furieux, impitoyable et parfaitement chirurgical. Malone pratique les couches de guitares et les soli de malades, les double leads maideniennes passées en 78 tours. Gloire à la triple croche. "A celebration of guilt" s'abat sur l'auditeur comme une tempête de grêle. Ca fait des trous. Entre mélodies malsaines et dérangeantes et courses folles de poignets, Arsis anéantit, dévaste, vous maintient écrasé au fond de votre fauteuil... impossible d'aller pisser. Plus sombres qu'Absu, plus rapides que Potentiam, les deux compères d'Arsis mettent leur technique impressionnante au service d'une musique aussi speed que complexe au centre de laquelle le jeu à deux guitares serpente en harmonies et contre-temps étranges, largement dans l'excès, de son comme de vitesse, jamais dans l'inaudible. Le renfort de la basse derrière les deux rasoirs leur rajoute des épaules et de la méchanceté, Malone s'arrache la glotte et Van Dyne, j'en suis sûr, est mort de crise cardiaque. Et les notes dans tout ça? Elles sont telles qu'elles doivent être : entre occultisme morbide et metallisme pur, elles évitent les hauteurs de l'épique ou du triste pour se focaliser sur l'impact et la force avec une science précise et hautement militaire. "A celebration of guilt" est un assault à la mitrailleuse lourde qui ne laisse rien passer. D'une certaine manière, le groupe nous livre là disque irréprochable. Un peu systématique, assez peu innovant, mais à la rencontre improbable du direct dans la gueule et du richement pervers. Assumant haut et fort le noir et la fureur.