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Santana › Caravanserai

  • 2003 • Legacy 511128 2 • 1 CD

10 titres - 51:35 min

  • 1/ Eternal caravan of reincarnation
  • 2/ Waves within
  • 3/ Look up (to see what's coming down)
  • 4/ Just in time to see the sun
  • 5/ Song of the wind
  • 6/ All the love of the universe
  • 7/ Future primitive
  • 8/ Stone flower
  • 9/ La fuente del ritmo
  • 10/ Every step of the way

informations

Entre février et mai 1972.

Il s'agit de l'édition remasterisée.

line up

José "Chepitó" Areas (tambours, congas, bongos), Tom Harrel (arrangements orchestraux), Neal Schon (guitare), Lenny White (castagnettes), Hardley Caliman (saxophone), Tom Rutley (contrebasse), Wendy Haas (piano), James Mingo Lewis (percussion, congas, bongos, piano, voix), Carlos Santana (guitare, percussion, voix), Mike Shrieve (batterie), Douglas Rauch (basse, guitare), Douglas Rodrigues (guitare), Gregg Rolie (orgue, piano), Rico Reyes (voix), Armando Peraza (percussion, bongos), Tom Coster (piano électrique)

chronique

Parlons un peu d'une époque bénie et hélas depuis longtemps révolue. ‘Caravanserai’ est le quatrième album de Santana. Avant ça, ces types étaient déjà des tueurs ; mais après ça, ils devinrent universels. Les trois premiers albums, sortis respectivement en 1969 ("Santana"), 1970 ("Abraxas") et 1971 ("Santana III") avaient révélé au monde une fusion, qui sembla d'emblée évidente, entre des rythmes latinos et un rock incandescent. Il s'en dégageait une musique incroyablement violente. Car il ne faut pas s'y tromper, ces jeunes gens, qui venaient de la rue, avaient la rage. En studio, et encore plus sur scène, ils vous collaient de grandes baffes dans la gueule. Faites l'expérience d'écouter le supersonique "Santana III" juste après des enregistrements contemporains de Black Sabbath ou de Led Zeppelin ; vous verrez que, dans un genre différent, les deux groupes britanniques sembleraient presque manquer d'énergie. Bien sûr, Carlos Santana est un guitariste au feeling énorme et à la virtuosité flamboyante, mais c'est du groupe tout entier que la musique tire sa force. Les percussions de Jose Areas et James Mingo Lewis, Gregg Rolie aux claviers, et surtout Mike Shrieve derrière ses fûts... putain, ce type-là fait vraiment peur. Il se dégageait de tout ça une explosivité, une force de frappe sans pareille, qui atteignait des sommets dans le troisième opus du groupe. En 1972, avec l'arrivée de nouveaux musiciens, notamment Douglas Rauch à la basse et Tom Coster au piano, Santana décide d'élargir encore son champ d'investigations, il mêlera à son rock latino une touche de world music, un zeste de funk, un peu de jazz atmosphérique, et, sans doute impressionné par les exploits du Mahavishnu Orchestra, cherchera aussi cette espèce de fusion jazz-rock progressive, repoussant encore les limites de la virtuosité instrumentale. Inclassable. Ce mélange des genres a de quoi effrayer sur le papier. Et pourtant, c'est le miracle. Unique ; il ne se reproduira plus. Mais là, nous y sommes. C'est incontestablement l’un des plus beaux disques des années 1970. Il coule de source. Depuis le chant des grillons sur lequel s'ouvre l'album, avec ce solo de saxophone introductif déchirant qui s’élève, majestueuse introduction avant l’arrivée de la contrebasse, annonçant ‘l’éternelle caravane de la réincarnation’ ; jusqu'à l'orgie instrumentale enflammée de l’énorme "Every step of the way", une composition de Mike Shrieve, justement... tout ou presque est parfait. La face A est un enchaînement de titres qui traduisent parfaitement ce sentiment d’élévation spirituelle que le groupe a voulu faire partager, des ‘vagues intérieures’, exactement. Une élévation graduelle, qui passe par les accents funky de ‘Look up’, avant de continuer toujours plus haut vers ce soleil aveuglant, et de culminer sur le solo de guitare de ‘Song of the wind’, dont l’évidence mélodique et la fluidité épanouiront votre âme. Histoire d’en rajouter une couche, c’est ‘All the love of the universe’ qui vous attend sur l’autre versant, nouveau moment d’anthologie, qui donne son sens spirituel aussi bien que musical au mot ‘fusion’. Puis c’est la descente vers le volcanique ‘Every step of the way’, durant laquelle vous assisterez à une joute incongrue entre des joueurs de congas, bongos et un vaisseau extra-terrestre ; vous bifurquerez vers des régions où règnent salsa et bossa, avant d’être engloutis dans un jazz-rock destructeur. Marquant le début d’une nouvelle ère pour la formation, cette voie sera poursuivie avec ‘Love devotion surrender’, ‘Welcome’ et ‘Illuminations’, sans que jamais un tel état de grâce ne soit retrouvé. Certains hurleront sans doute en voyant Santana sur ce site, et ils auront tort, car s’il y a un album d’eux qui mérite d’y être, c’est ‘Caravanserai’. Ca tombe bien, c’est leur chef-d’œuvre.

note       Publiée le samedi 9 juillet 2005

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Note moyenne        31 votes

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Le dernier morceau de cet album, c’est aseptisé, peut-être ?

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Oué ça s'écoute mais pour avoir débuté aux origines avec le premier album de Santana rien ne lui arrivera jamais aux chevilles. Caravanserai a perdu la fougue, la créativité, la révolte juvénile et shootée des premières heures de ce génie du son latino révélé par Woodstock. Petit à petit Santana tombe dans le son aseptisé pour le marché de masse. Il faudra attendre les années 2000 pour qu'il retrouve le minimum de liberté indispensable à sa puissance créative.

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Oublié que j'avais cette petite merveille, dans sa dune de poussière qui attendait...

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Effectivement, c'est probablement leur chef d’œuvre même s'il y a d'autres albums/live qui valent quand même l'écoute (je pense notamment à Moonflower avec cette belle reprise de "She's not there").

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SEN Envoyez un message privé àSEN

ah oui tout à fait recommandable, mais c'est un live je parlais de ses albums studio !

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