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Brigitte Fontaine › Comme à la radio

  • 1969 • Saravah SHL 1018 • 1 CD

12 titres - 34:30 min

  • 1/ Comme à la Radio (8:03)
  • 2/ Tanka II (2:04)
  • 3/ Le Brouillard (3:24)
  • 4/ J'ai 26 ans (3:04)
  • 5/ L'Été L'Été (3:56)
  • 6/ Encore (1:35)
  • 7/ Leo (3:51)
  • 8/ Les Petits Chevaux (0:43)
  • 9/ Tanka I (1:46)
  • 10/ Lettre à Monsieur le Chef de Gare de la Tour Carol (6:04)

informations

Studios Saravah, Paris, France, 1969

album sorti sous le nom "Brigitte Fontaine / Areski avec Art Ensemble of Chicago" La réédition cd comprend deux titres supplémentaires enregistrés en duo avec Jacques Higelin. Il s'agit des titres suivants : "Le Goudron" (4:10) et "Le Noir c'est mieux choisi" (5:01)

line up

Areski Belkacem (chant, claviers, guitares, percussions), Lester Bowie (trompette), Jean-Charles Capon (violoncelle), Malachi Favors (contrebasse, percussions), Brigitte Fontaine (chant), Jacques Higelin (chant, guitare, piano), Joseph Jarman (saxophones alto, ténor et sopranino, hautbois, vibraphone, percussions), Jean-François Jenny-Clark (basse), Roscoe Mitchell (flûte), The Art Ensemble Of Chicago, Wadada Leo Smith (trompette), Kakino De Paz (cithare), Albert Guez (luth)

chronique

  • free jazz > chanson française

Reconnaissons au moins une chose à cette vieille sorcière de Brigitte Fontaine ; personne ne peut y rester indifférent. Ce qui gêne sans doute, c'est son autisme aux traits parfois grossiers, cultivé comme un réel faire-valoir, et dont on pourrait raisonnablement mettre en doute la sincérité. Mais il n'est pas nécessaire de se convaincre que la source de ce comportement se soit nourri d'une misanthropie viscérale pour admettre que cette folle - c'est pas moi qui le dit ; son premier album ne s'appelait-il pas "Brigitte Fontaine est Folle ?" - soit parvenu à ériger une oeuvre à part, unique, dans le paysage francophone. Pierre Barouh, père du thème "Un homme et une femme", fonde le label Saravah grâce aux royalties empochés pour la musique du film de Claude Lelouch. Son credo très anarcho libertaire gauchiste ("Il y a des années où l'on a envie de rien faire") l'amène à devenir très rapidement le refuge de toutes les personnalités les plus hors normes du moment. Brigitte Fontaine est de celles-là, elle qui avait enregistré un peu plus tôt un disque en duo avec Jacques Higelin, déjà imprégné de cet univers fantasque et surréaliste, fait de textes terriblement décalés simulant la folie. C'est par l'entremise d'Higelin que Fontaine fait la rencontre d'Areski Belkacem, un jeune kabyle qui va vite devenir son compagnon. Le trio, très sensible à l'approche théâtrale, fait de leurs spectacles de véritables happenings qui font beaucoup parler d'eux sur la Rive Gauche. Multi instrumentiste, Areski préfère puiser dans les racines même de sa culture toute l'inspiration nécessaire à la création d'un univers qui va orner durablement de couleurs orientales les titres de leur répertoire ("Le Brouillard", "Tanka I"). Une démarche qui s'apparente à celle des nombreux artistes free jazz venus trouver refuge à Paris à la même époque. C'est ainsi que l'Art Ensemble of Chicago fût amené à se joindre à l'équipe pour l'enregistrement de son second disque. "Comme à la Radio" reste pour moi sa plus belle réussite, et la présence de l'Art Ensemble, formation pour laquelle je n'ai jamais cherché à dissimuler ma profonde admiration, n'y est pas étrangère. Des cordes de contrebasse qui grincent sous le jeu d'un archet tendu, des filets de cuivres disharmonieux et sournois, pesants comme une menace, des percussions éparses qui font de chaque silence un moment d'extrême gravité ; voilà ce que l'Art Ensemble of Chicago est venu offrir sur un plateau d'argent à Brigitte Fontaine, dont les textes toujours aussi allumés ("J'ai 26 Ans") se marient à la perfection à cette musique rêvée, tel un mirage, qui entretient le mystère. C'est de cette incroyable alchimie jaillissant de deux mondes aux aspirations finalement identiques qu'est né ce "Comme à la Radio" à la fascinante beauté. Chef-d'oeuvre.

note       Publiée le lundi 4 juillet 2005

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Note moyenne        23 votes

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Doublement surpris : par la qualité du contenu (sorte de free jazz spoken word surréaliste) et par la puissance de la baffe afférente. Les 2 titres de la réédition sont largement au niveau du reste.

DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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Mon avatar en dit long... bon voyage Monsieur Barouh.

Note donnée au disque :       
(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Ah putain. Et dire que l'autre jour je l'écoutais dans "Continent Musique", ravi de voir ce vieux monsieur dire qu'il s'en foutait du passé, que seul le présent comptait. Drôle de façon de célébrer les 50 ans de son label. C'était une très belle émission, je recommande chaudement le podcast.

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Et Pierre Barouh s'en est allé. Quel label, Saravah, qui venait de feter ses 50 ans.

zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

J'y viens seulement cette année. La musique est parfaite. Brigitte, des fois je trouve qu'elle met en plein dans le mille, des fois elle me dérange.

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