Cut The Navel String › Takis

'Takis' est le seul et unique album de Cut The Navel String. Avec pour maigre bagage une démo à la production approximative mais dénotant déjà une énergie et un potentiel enthousiasmants, les angevins auront effectué une brève apparition sur la scène metal-indus et autres hybrides française. L'impulsion provoquée par le succès de Treponem Pal aura permis la floraison de quelques projets vraiment personnels, et peu d'entre eux ont survécu (et parmi eux, Kill The Thrill bien heureusement !). Monolithique et mélodique, la musique de 'Takis' jongle entre lourdeur et murs de guitares aéiennes et noise ('Linear correction magnets', 'Hopeless case'), riffs hardcore syncopés et rythmiques tribales (l'efficace 'Connected', le très Young Gods 'No (remorse)') ou encore mélodies et basses groove ('Dream life'). On retrouve quelques titres de la démo dans des versions malgré tout moins furieuses ('Dream life', le speed 'The last' au tempo ici ralenti ou 'In cold blood') et la production d'Alex Newport (Fudge Tunnel/Nailbomb) est un peu sourde qui noie et écrase l'ensemble. C'est d'ailleurs le défaut principal de 'Takis' avec également un chant à l'accent anglais à couper au couteau. Cela dit, l'énergie de l'interprétation et la multitude de trouvailles mélodiques et harmoniques en font un album à part dans le registre. Les illustrations de couverture et du livret sont tout bonnement magnifiques, et l'on regrette qu'une telle aventure se soit stoppée net. Malgré ses défauts, 'Takis' a le grand mérite d'une sensibilité particulière : un bon album que je vous recommande pour découvrir ce qu'ont pu être les 90s en France et qui change de l'habituelle recette metal-indus souvent éculée.