Vous êtes ici › Les groupes / artistesAGeorges Aperghis (1945) › Récitations

Georges Aperghis (1945) › Récitations

  • 2000 • Montaigne MO 782118 • 1 CD digipack

16 titres - 38:06 min

  • 1/ Récitation 10, partie gauche, 1ère version (0:47) - 2/ Récitation 5 (1:07) - 3/ Récitation 13 (2:32) - 4/ Récitation 10, partie gauche, 2ème version (0:51) - 5/ Récitation 7 (3:44) - 6/ Récitation 8, partie centrale, version verticale (1:07) - 7/ Récitation 10, partie droite (2:27) - 8/ Récitation 1 (4:16) - 9/ Récitation 8, partie droite, version verticale (2:13) - 10/ Récitation 11 (4:23) - 11/ Récitation 10, partie gauche, 3ème version (0:58) - 12/ Récitation 9 (3:54) - 13/ Récitation 8, partie gauche, version verticale (0:43) - 14/ Récitation 3 (1:59) - 15/ Récitation 12 (3:56) - 16/ Récitation 14 (1:46)

informations

Radio France, 1983.

line up

Martine Viard (voix).

chronique

  • contemporain/théâtre musical lettriste

Georges Aperghis est un compositeur véritablement inclassable. Il a écrit de courtes pièces pour ensembles instrumentaux, des opéras, mais il est plus spécialement intéressé, en ce qui concerne le traitement de la voix, par le "théâtre musical" : c'est la musique même qui doit générer les situations, créer le drame, le mouvement et le jeu des interprètes. Ces "Récitations" (1977-1978), justement célèbres, sont portées par Martine Viard, qui fut à Aperghis ce que Cathy Berberian fut à Luciano Berio : une inspiration inévitable, et une voix qui pouvait permettre toutes les audaces d'écriture de comédie portée par le chant (ou l'inverse). En fait de comédie, cette suite, écrite pour voix seule, est une extraordinaire expérimentation oulipienne de théâtre musical : c'est par des accumulations de syllabes qui formeront progressivement une phrase signifiante, des répétitions de plus en plus rapides et intenses, des inversions syntaxiques rythmées par des couinements, onomatopées ou autres soupirs langoureux, des jeux d'échos, de séduction vocale, d'alternance de chant et de voix parlée souvent très virtuose, de tonalité tantôt burlesque tantôt tragique, qu'Aperghis construit son petit univers poétique, absurde mais très formaliste, structuré par des règles, différentes pour chaque récitation, qu'il se donne lui-même, et auxquelles il se tient avec une rigidité sans faille. Les principes rigoureux du sérialisme sont ici appliqués à des phonèmes, lesquels sont "joués" par une actrice, ce qui change complètement la donne. Martine Viard est déchaînée : allant du petit animal blessé à la folie furieuse en passant par des roucoulements suggestifs, croassements, brefs cris hystériques, chuchotis, toussotements, inspirations fortes, sa voix transmet mille inflexions aux jeux d'écriture d'Aperghis. Meredith Monk a certainement dû écouter ça avec la plus grande attention... Comment faire comprendre plus précisément l'effet produit par cette "musique" ? J'aimerais beaucoup pouvoir en retranscrire un extrait, mais un support simplement textuel en réduirait trop considérablement la portée. Je ne puis donc que vous inciter à éprouver par vous-mêmes l'impact de cette oeuvre jouée et chantée par Martine Viard. Dans la récitation finale, une répétition/permutation des mots "heart/luth/corps/coeur/harp", l'interprète finit même au bord des larmes... Un ouvroir de littérature et de théâtre potentiels, mais aussi une oeuvre à grand spectacle, et une grande expérience de musique vocale, simplement prenante et émouvante.

note       Publiée le dimanche 29 mai 2005

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Récitations" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Récitations".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Récitations".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Récitations".

    Solvant Envoyez un message privé àSolvant
    " À côté des masturbations collectives : idéologie, illusion d’être ensemble, éthique du troupeau, opium du peuple, il y a toute la gamme des produits marginaux, à la frontière du licite et de l’illicite : idéologie individuelle, obsession, monomanie, passion unique, donc aliénante, drogue et ses substituts (alcool, illusion de la vitesse et du changement rapide, sensation rare…)" (R. Vaneigem, Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations, 1967)
    Solvant Envoyez un message privé àSolvant
    Reviens Trimalcion reviens !!! Bon, m'envais relire Guy Debord & Vaneigem moi...