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Pharoah Sanders › Love in us all

cd • 2 titres • 40:34 min

  • 1Love is Everywhere19:52
  • 2To John20:42

informations

USA, 1973

Il s'agit du pressage cartonné japonais à tirage limité

line up

Joseph Bonner (piano), Lawrence Killian (percussions), Pharoah Sanders (saxophones soprano et ténor, flûte), basse et batterie non créditées

chronique

  • free jazz > kozmigroov'

L'aventure Impulse! touche à sa fin. Aussi bien pour Pharoah Sanders que pour le label d'ailleurs. Ne subsiste plus au final que Keith Jarrett qui vient en quelque sorte prendre la relève, mais le plus gros de l'histoire nous a déjà été conté. Tout comme pour Pharoah Sanders... Le boucle est bouclée. En guise d'au revoir, le saxophoniste se met pour la dernière fois en perspective sur "Love in Us All" qui, comme souvent et comme on l'aime, propose deux longues plages, résumant les deux approches du saxophoniste. Sur "Love is Everywhere", c'est le Pharoah chantant, libéré, habité d'une paix intérieure qu'il veut partager qui s'exprime. La mélodie est puissante et possède le même pouvoir attractif que les voix gospels du Sun Ra de "Space is the Place". Le chant n'a jamais occupé une place si importante depuis "The Creator Has a Master Plan", il y a cinq ans déjà. Rutilant et généreux, il ouvre la première face de ce disque sur une note fondamentalement positive, une touche d'espoir. A l'opposé, "To John" plonge Sanders dans sa dernière bataille, ultime message délivré à l'intention de son guide et père spirituel. Là encore, ça faisait une éternité qu'on n'avait plus entendu le saxophoniste ténor dans un état de démence aussi avancé, expulsant sa rage pendant de si longues minutes. Après la folie furieuse du premier quart d'heure où le leader dut affronter le piano post-bop de Joseph Bonner et une trompette proprement hallucinante mais hélas non créditée (!), le calme s'installe par vagues successives, nous amenant aux abords de cette paix retrouvée, aux confins du disque que l'on quitte donc sur la pointe des pieds. Comme c'était le cas pour "Elevation", la production dont jouit "Love in Us All" semble aplanir les reliefs d'une musique qui ne vit pourtant que dans et par l'excès. Les détails de ce qui était autrefois un magma sonore apparaissent aujourd'hui plus précis, noyant par instants l'essentiel du discours dans une pluie d'informations peut-être inutile. Ce qui n'empêche pas "Love in Us All" d'être le meilleur disque de Pharoah Sanders depuis longtemps, et avant longtemps aussi.

note       Publiée le mercredi 18 mai 2005

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

    Je ne m'étais jamais trop attardé sur ce disque- j'aimerais dire que ce fut pour de bonnes raisons mais non. Probablement, la pochette. Mais aussi que le premier titre est assez lénifiant même si pas désagréable. Sanders apaisé, ça me fait toujours un peu drôle. Ce coté crypto-calypso, les pieds dans le sable (les yeux dans le bédo?) semblent trop beau pour le bouillonnant saxophoniste. À l'inverse, 'To John" est un pur brûlot, là où Sanders arrive à fusionner la quiétude et l'épilepsie. Avec "Elevation", datant de la même époque, les adieux de Sanders à Impulse montre qu'il aura retrouvé un panache qui était absent de "Wisdom Through Music" ou "Village of the Pharoahs". Belle redécouverte.

    Note donnée au disque :       
    Ayler Envoyez un message privé àAyler
    "Love Is Everywhere" est issu des mêmes sessions que celles de "Wisdom Through Music", publié deux ans plus tôt. Plus étonnant, c'est la même prise (en plus longue) qui est présentée. "To John" est en fait la version studio de la "Healing Song" présente sur le "Live At The East".
    Note donnée au disque :       
    empreznor Envoyez un message privé àempreznor
    Un bien bon concert, marqué par "My favorite things" version 25 minutes au moins, et puis d'autres grands moments, plus ethno-jazz.
    empreznor Envoyez un message privé àempreznor
    Bon ça y est j'ai ma place pour son concert à Paris - j'ai peur qu'il ne soit plus au max de ses capacités, mais au moins je l'aurait vu. Enfin c'est plus abordable que de voir les dinosaures du rock (hein Maiden, hein Led Zep!)