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Keith Tippett Group › Dedicated to you, but you weren't listening

  • 2003 • Akarma AK 227 • 1 CD digipack

7 titres - 41:30 min

  • 1/ This Is What Happens (5:01)
  • 2/ Thoughts to Geoff (10:18)
  • 3/ Green and Orange Night Park (8:11)
  • 4/ Gridal Suite (6:12)
  • 5/ Five After Dawn (5:18)
  • 6/ Dedicated to You, But You Weren't Listening (0:36)
  • 7/ Black Horse (5:54)

informations

Philips Studio, Marble Arch, Londres, Angleterre, 1971

line up

Roy Babbigton (basse, contrebasse), Gary Boyle (guitare), Mark Charig (cornet), Nick Evans (trombone), Phil Howard (batterie), Elton Dean (saxophone alto), Bryan Spring (batterie), Keith Tippett (piano, piano électrique), Neville Whitehead (basse), Robert Wyatt (batterie), Tony Uta (batterie, percussions)

chronique

  • british jazz

"This is What Happens" ne tarde pas à nous faire sentir ce qui a changé (pour un mieux) depuis "Your Are Here... I Am There" ; le rythme. Difficile de faire autrement en effet, quand on s'entoure d'un groupe qui voit évoluer autour de soi quatre batteurs, parmi lesquels Robert Wyatt, accentuant d'avantage la filiation avec Soft Machine (auquel le titre de l'album fait inmanquablement référence par ailleurs). Car, oui, Nick Evans, Mark Charig et Elton Dean nous font toujours le plaisir d'exalter nos tympans. Pour être tout à fait complet, nous noterons également la présence du bassiste Roy Babbington qui intègrera très bientôt lui aussi les rangs de la machine molle. Avec ses airs de fanfares survoltées, le groupe avance tambour battant dans une série d'improvisations encore pétries dans le moule de la scène jazz britannique. Un travers qui s'estompe au fil des titres et qui voit progressivement le groupe afficher de moins en moins de scrupules quand il s'agit de s'abandonner aux excès de l'idiome free jazz. Keith Tippett martèle son piano et donne la mesure sur "Thoughts to Geoff", la guitare de Gary Boyle (du Brian Auger's Trinity) représentant le seul élément réellement nouveau à faire son apparition dans l'esthétique du groupe depuis leur dernière parution. Plus loin, "Black Horse" donnera justement tout le loisir au guitariste et aux batteurs de faire parler la poudre. Si l'accent est mis sur le rythme, cela a pour conséquence indirecte d'entraîner Tippett toujours un pas plus loin dans une écriture de plus en plus fouillée et complexe. Ainsi, "Gridal Suite" sert de prétexte aux solistes pour se livrer bataille comme de vrais chiffonniers. Sans retenue aucune, les coups fusent alors que la plage arrive à sa conclusion, sur une ambiance pesante de plus en plus délétère ; le bien nommé "Five After Dawn" surgit alors de ce no man's land où le bronze des cymbales simule les effets de tôles froissées. Cette dispersion presque boulimique nous apporte également sur un plateau d'argent le modal "Green and Orange Night Park", au thème lyrique si puissant que Tippett le réutilisera pour son conceptuel "Septober Energy". L'interprétation en commité réduit qui est développée ici demeure, quoi qu'on en dise, inégalable. Les deux albums du Keith Tippett Group sont de haute facture. Mais "Dedicated to You, but You Weren't Listening" est tout simplement plus expansif, répercutant les vibrations qui l'animent tout entier de cet indémodable plaisir de jouer. Une manière comme une autre de prolonger l'expérience Soft Machine, si toutefois vous retrouver dans un contexte nettement plus acoustique ne vous gêne pas, à mi-chemin entre John Surman et Nucleus. En les surpassant même au passage...

note       Publiée le lundi 16 mai 2005

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Véritable chef d’œuvre, quelque chose de quasi-Mingusien par moments dans l’approche paroxystique. Elton Dean en feu. Le clin d’œil a Soft Machine prend tout son sens.

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Je ne vois pas le titre 6 de Matching mole en recommandation.

Glapowski Envoyez un message privé àGlapowski

Rien à ajouter à cette chronique, sinon une chose intéressante lue sur la pochette, à propos des morceaux qui s'achèvent tous par un fondu à la fermeture (ce qui pourrait passer pour une incapacité à finir dignement un morceau). Traduction pas si mauvaise, merci de le faire remarquer : "les morceaux se terminent par un fondu en fermeture non pour des raisons musicales, mais parce que nous ne voulions jamais nous arrêter de jouer". NB : magnifique pochette, "designed and drawn by Roger and Martyn Dean".

Tallis Envoyez un message privé àTallis

A Coltrano: merci de ce conseil qui n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Enorme, en effet cet Elton Dean's Ninesense!

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Pour les amateurs du genre, Ogun vient de rééditer deux purs moments de beauté du NineSense d'Elton Dean ("Happy Daze" et "Oh For The Edge").Tippett est de la partie. Grand de chez grand.

Note donnée au disque :