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John Adams (b.1947) › Nixon in China

41 titres - 144:45 min

  • CD 1 - ACT I, Scene I - 1/ Beginning (2:53) - 2/ Soldiers of heaven hold the sky (2:48) - 3/ The people are the heroes now (2:49) - 4/ Landing of the Spirit of '76 (2:23) - 5/ Your flight was smooth, I hope ? (1:19) - 6/ News has a kind of mystery (7:03) - ACT I, Scene II - 7/ Beginning (4:05) - 8/ You know we'll meet with your confrere the Democratic candidate if he should win (2:23) - 9/ You've said that there's a certain well-known tree (2:44) - 10/ Founders come first, then profiteers (6:53) - 11/ We no longer need Confucius (3:03) - 12/ Like the Ming tombs (5:18) - ACT I, Scene III - 13/ Beginning (6:14) - 14/ Ladies and gentlemen, Comrades and friends (6:37) - 15/ Mr. Premier, distinguished guests (2:37) - 16/ Cheers (3:45) - CD 2 - ACT II, Scene 1 - 1/ Beginning (3:34) - 2/ Look down at the earth (5:26) - 3/ This is prophetic ! (8:32) - 4/ At last the weather's warming up (3:03) - ACT II, Scene 2 - 5/ Beginning (2:54) - 6/ Oh what a day I thought I'd die ! (4:48) - 7/ Whip her to death ! (2:29) - 8/ Tropical storm (4:45) - 9/ Flesh rebels (3:08) - 10/ I have my brief (1:05) - 11/ It seems so strange (2:52) - 12/ I am the wife of Mao Tse-Tung (6:30) - CD 3 - ACT III - 1/ Beginning (1:10) - 2/ Some men you cannot satisfy (3:17) - 3/ I am no one (4:02) - 4/ The Maos dance (2:00) - 5/ Sitting around the radio (1:17) - 6/ Let us examine what you did (2:43) - 7/ When I woke up I dimly realized the Jap Bombers had given us a miss... (1:21) - 8/ I have no offspring (1:54) - 9/ I can keep still (2:12) - 10/ After that the sweat had soaked my uniform (2:28) - 11/ Peking watches the stars (2:43) - 12/ You won a poker (3:14) - 13/ I am old and I cannot sleep (4:24)

informations

RCA Studio A, New-York, Etats-Unis, décembre 1987.

line up

Orchestra of St. Luke's, Edo de Waart (direction). Voix : Sanford Sylvan (Chou En-Laï), James Maddalena (Richard Nixon), Thomas Hammons (Henry Kissinger), Mari Opatz (Nancy Tang, première secrétaire de Mao), Stephanie Friedman (deuxième secrétaire de Mao), Marion Dry (troisième secrétaire de Mao), John Duykers (Mao Tse-Tung), Carolann Page (Pat Nixon), Trudy Ellen Craney (Chiang Ch'ing, Madame Mao Tse-Tung).

chronique

S'il ne vous en faut qu'un, ce sera certainement celui-là : non que ce soit forcément le chef-d'oeuvre de John Adams (le concerto pour violon n'est pas dégueulasse, et "The death of Klinghoffer" se laisse bien écouter aussi), mais c'est la chose la plus représentative de cette décadence post-moderniste dans la musique contemporaine, une des plus jouissives aussi. Est-ce encore de la "musique répétitive" comme "Einstein on the beach" de Glass ou "Music for 18 musicians" de Reich ? Les premières notes pourraient nous le laisser penser : des arpèges coulant au synthétiseur, qui annoncent l'aube sur l'aéroport de Pékin et l'atterrissage prochain de l'avion du président américain Richard Nixon, pour sa rencontre historique avec Mao Tse-Tung en 1972. Puis ces douces boucles se mutent pour devenir l'accompagnement du choeur des soldats qui constitueront le cortège officiel. Seulement, tout ça ne dure pas très longtemps : dès le premier grand air de l'opéra, "News has a kind of mystery" (premières déclarations d'un Nixon dépeint comme le type même du beauf américain, aux paroles tonitruantes et plates, grotesque, mais toujours très assuré), on sent bien que l'on a changé de bord : nous sommes dans la satire grinçante, et musicalement, eh bien la principale influence semble davantage être celle du vérisme d'un Verdi, ou plus encore d'un Puccini ; oui, nous sommes dans un opéra "classique". John Adams prétend jouer sur tous les tableaux en même temps : il est "actuel" dans le choix de son sujet (une rencontre entre deux sommités historiques "récentes") ainsi que dans son traitement par la satire (suffisamment ambiguë pour satisfaire à la fois les contempteurs de Mao et de Nixon, je vous rassure), mais théâtralise aussi de manière éclatante, et toujours avec une ironie mordante et délicieuse, les formes musicales du passé, qu'il utilise au demeurant avec brio. La musique de l'avenir sera un recyclage savant ou ne sera pas... A travers cet opéra "puccinien", où les scènes sont de "vraies" scènes d'opéra, ressortent toutefois constamment les échos du minimalisme, et c'est souvent pour souligner des moments particulièrement poignants ou importants : "The world to come has come" durant l'entretien entre Nixon et Mao ; le grand air de Chou En-Laï (premier ministre de Mao), moment le plus sublime de cet opéra, porté par un Sanford Sylvan en grande forme. Ce qui séduit également, c'est la texture sonore de l'orchestre d'Adams, enrichie par les synthétiseurs et les saxophones (mais ça sonne cent fois plus classique que Glass, attention ! quoique l'on entende ici ou là quelques échos d'Akhnaten). Alors on peut bien sûr avoir toutes les réticences théoriques du monde envers cette entreprise musicale, envers la provocation revendiquée de John Adams... n'empêche, écouter cet opéra est un bonheur de bout en bout : le débarquement de Nixon, du plus haut comique ; les secrétaires agressives de Mao ; le formidable lyrisme de Chou En-Laï ou de Pat Nixon (la femme du président), qui offre un contraste saisissant avec l’aspect globalement très grinçant de l’œuvre ; le toast porté entre les autorités chinoises et les Américains, où Nixon finit par beugler à moitié ivre que la Chine est le plus beau pays du monde... Et puis il y a le ballet, très "Révolution culturelle", qui se conclut par le grand air de Chiang Ch’ing, "I am the wife of Mao Tse-tung !" ; et enfin un étonnant troisième acte, d'une douloureuse mélancolie, où les protagonistes reviennent, dans l'intimité, sur des blessures passées. Bon, il faudrait aussi toucher un mot du livret d'Alice Goodman, qui fait parler tous ces personnages historiques en vers, comme il se doit ; ou encore de la complicité établie avec le metteur en scène Peter Sellars, qui est à John Adams ce que fut Robert Wilson à Philip Glass : le garant d'une modernité théâtrale radicale, et portée en étendard. Parce que l'opéra, c'est aussi du théâtre, bien entendu, mais on se passe aisément de l'image quand la musique est assez puissante. C'est par l'opéra que Philip Glass avait conquis ses plus hauts titres de gloire ; et il en est allé de même pour John Adams, à dix ans d'intervalle. "Nixon in China" sera d’ailleurs suivi par "The death of Klinghoffer" et "El nino". Le niveau n'a pas baissé, mais l'effet de surprise a disparu.

note       Publiée le mercredi 20 avril 2005

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    Arno Envoyez un message privé àArno

    "I am the wife of Mao-Tsé Tung"... Cet air est terrassant... Surtout chanté par Sumi Jo...

    Arno Envoyez un message privé àArno

    Visible sur le site d'arteliveweb...