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Kadenzza › Into the oriental phantasma

6 titres - 44:44 min

  • 1/ Kamikaze blows
  • 2/ Mononoke -god of worm-
  • 3/ Weel of fortune
  • 4/ Endless labyrinth -suite opus 5
  • -scarlet messiah
  • -reincarnated evil
  • -labyrinth in the waters
  • -karma of the witch
  • 5/ Lament 1999
  • 6/ War phantasma -suite opus 4
  • -the last slaughter's remembrance
  • -awakening
  • -in the dream path
  • -the obsession
  • -requiem for the past war
  • -lament 1945

informations

Instruments enregistrés au studio Zeitmesser, Vocaux enregistrés au Studio You, Onahama. Produit, enregistré et mixé par You Oshima.

line up

You Oshima (vocaux, guitares, synthétiseurs, samples et programmation); Aya Ikeda (vocaux féminins sur War phatasma)

chronique

  • thrash/black metal symphonico-nippon

Il était temps que j'en parle de ce disque... depuis le temps que je l'ai. Annoncé à grand renfort promotionnel comme de l'extrême pur jus, du kamikaze metal à la croisée des civilisations et servi par un multi-instrumentiste surdoué, ce "Into the oriental phantasma" aurait gagné à être présenté avec plus d'humilité. Car si la touche nipponne est bel et bien là, avec ses mélodies impayables, ses sons en sucre et ses princesses prépubères, Kadenzza foule essentiellement des terrains plutôt connus, ceux d'un Old Man's Child en tête. Certes, Oshima est un peu plus excentrique que Galder, grâce à sa boîte à rythme il va très vite et au millimètre, grâce à ses origines il pare ses compositions d'ambiances un peu délirantes et d'interventions manga. Mais ce premier album demeure d'abord et avant tout un album de Black/thrash symphonique, grandiosement arrangé (ce n'est pas forcément un compliment), et riche en passages divers : arpèges japonisants, soli surtechniques, grandes orgues, choeur d'écolières. Pointons tout de suite la production trop propre et "plastique" de la galette : des vocaux black qui n'ont sans doute rien d'exceptionnel et qu'un traitement saturé cherche à rendre agressifs avec plus ou moins de réussite, le problème étant de toute façon ailleurs : le manque d'âme, de personnalité, de profondeur de cette voix sans charisme. La boîte à rythme n'a pas non plus fait l'objet d'une étude de texture attentive : on retrouve le claquant mécanique inhérent à ce type de matériel, une inhumanité dommageable et renforcée par une programmation quantifiée qui interdit donc tout feeling, et toute véritable puissance. Cela va souvent très vite. Ca blaste et ça riffe en triple croche avec précision jusqu'aux différents breaks et ponts, tous relativement convenus, en dépit d'une débauche technique un peu complexe, mais qui ne mène à rien. Car ce n'est pas seulement la production qui manque d'âme, mais la musique toute entière. En effet, il ne se dégage de ce disque qu'un sentiment légitime de bon boulot, de travail et de sophistication, mais qui, hormis quelques passages réellement troublants (le plus souvent aux synthés ou à la guitare acoutisque), ne révèle pas de véritable univers. Paradoxal pour un album qui se veut aussi riche d'influence? Pas tant que ça. Car à force de vouloir trop en faire, un peu de ci, un peu de ça ; hop! une rupture là pour souffler l'auditeur, paf! un passage tout bizarre pour passer pour un ouf... mais à ne pas trouver, faute de la chercher, d'alchimie véritable entre les différents composants de sa musique, Oshima se présente comme un technicien émérite, du son, des instruments, de la composition, mais pas assez comme un véritable créateur porteur d'une vraie vision. Moins technique, moins paufiné, chaque album de Sigh est pourtant bien plus fou et fascinant que cette débauche toute sèche de vitesse et de sons. En clôture de l'album, "War phantasma" montre pourtant que l'inspiration n'est pas une notion étrangère à Oshima, que les ambiances tenaces et les trouvailles diverses ne lui sont pas interdites, et qu'un simple piano peut parfois lui suffire pour se montrer touchant, et porteur d'émotion. Mais voilà un album à vocation bien trop démonstrative, qui non seulement se prive ainsi d'une dimension essentielle de la musique, mais n'en a en plus pas vraiment les moyens. Kadenzza n'est pas un projet inutile, et Oshima a vraisemblablement des choses à nous faire voir. "Into the oriental phantasma" n'a comme seul mérite que de montrer les incontestables facultés de son auteur. Facultés exposées, présentées, annoncées... mais largement inexploitées.

note       Publiée le mardi 19 avril 2005

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    commentaires

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    Arch-Evil Envoyez un message privé àArch-Evil
    Mais alors là, c'est le kitsh metal extrème... Donc, en gros, on a un musicien incroyablement talentueux et autodidacte, l'inspiration ne manque pas, certe c'est parfois noyé dans un mixer de sonorités empathiques, mais j'admire franchement. The Second Renaissance est un album enivrant que je cherche à me procurer depuis un bay.
    Note donnée au disque :       
    Nagash du terroir Envoyez un message privé àNagash du terroir
    Je suis d'accord avec Raziel, mais ca m'a quand meme un tout petit peu déçu. C'est peut etre parce que je l'ai pas assez écouté, aussi.
    Note donnée au disque :       
    raziel Envoyez un message privé àraziel
    Pas tout à fait d'accord avec la chronique de Sheer-Khan. Je ne trouve vraiment pas que la musique manque d'âme. Certes, la production ne rend pas parfois justice aux compos mais le concept de la deuxième partie de l'album est génial, novateur ( le traumatisme d'un japonais par la seconde guerre mondiale) et vraiment bien ficelé. On regrette certain passage, notament les transitions, un peu grossières et inutiles c'est sûr. Mais l'ambiance du disque est très particulière et nippone à souhait. Cet album ne s'écoute pas comme un disque de metal lambda avec une structure classique. Si la musique est ici complexe et tordue, surtout dans la deuxième partie, c'est pour servir un concept avec une dimension cinématographique à mon sens. La première écoute est donc surprenante, un brin décevante je l'accorde, mais si l'on s'obstine un peu, il y a de fortes chances de trouver le charme caché derrière le travail d'Oshima.
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    SIKTH Envoyez un message privé àSIKTH
    Jaccroche pas, c'est clair que c'est pas si original que ce qu'en disait les journaux!
    Vicious.666 Envoyez un message privé àVicious.666
    Indéniablement, il y a quelque chose d'intéressant, cet album. Je vais répéter ce qui a déjà été dit, mais tant pis ! Oui, on comprend bien en l'écoutant que le monsieur a un sacré potentiel, mais d'un autre côté, on s'attendrait à quelque chose de bien plus hors-normes (peut-être la faute à la promo d'Holy Records, ils n'y sont pas allé de main-morte...). Pour ma part je m'attendais à quelque chose de plus tordu, avec, par exemple, un vocal moins tristement banal. A approfondir tout de même, du moins en ce qui me concerne, je ne l'ai pas encore beaucoup écouté.
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