Cocteau Twins › Treasure

'Treasure' ou la gallerie des portraits...Tous les morceaux portent en effet le nom d'un personnage et c'est avec le plus atypique d'entre eux que j'ai découvert les Cocteau Twins. Je parle de 'Persephone' qui reste encore à l'heure actuelle mon préféré du trio mais dont la noirceur dépareille quelque peu sur ce disque; boîte à rythme agressive et sèche, guitare sombre et torturée et des volûtes vocales possédées...Rien à voir avec le reste des chansons qui se situent dans des climats plus aériens avec un chant plus apaisé et tirant vers des tonalités éthérées, hypnotiques. Il en va de même avec la musique, du superbe et mystique 'Beatrix' (aux guitares proches de sithare) au non moins magnifique 'Amelia' (quel chant ! Célèste tout en restant mélodieux), en passant par les plus pop 'Ivo' ou 'Cicely' ou 'Otterley' plus ambient avec son jeu tout en glissements et ses vocaux chuchotés. Les Cocteau Twins allient sur cette gallette toutes les qualités ayant fait leur renommée: des ambiances mystiques, entre cold wave et pop, alternant une forme de froideur et de beauté hors d'atteinte, une dimension à la fois mélancolique, fascinante, et un chant de plus en plus désincarné qui prend part aux compositions comme un véritable instrument, entre scansion quasi rituelle, envolées célèstes, arabesques plus graves...sans parler du jeu de guitare qui virevolte entre noisy pop, new wave jazzy ('Donimo') et sonorités plus glauques et dures ('Persephone'). Plusieurs voient en 'Treasure' le chef-d'oeuvre des Cocteau Twins et je ne suis pas loin de leur donner raison.