Rauwolfia › Murder is meal

Je ne crois pas me tromper en affirmant que ce qui faisait la marque de fabrique des Français de Rauwolfia, c'était leur habileté à mêler avec aisance et cohérence de la dark wave avec de l'electro-indus, le tout épicé de touches gothiques. Pour ce nouvel opus, le groupe a cette fois choisi de se concentrer exclusivement sur l'aspect electro indus de sa musique, et vu l'efficacité redoutable des morceaux, le choix semblait judicieux. L'influence principale qui me vient à l'esprit est Front Line Assembly; tout d'abord quant à la ligne d'écriture des titres mais également, à un niveau plus personnel, de par la richesse des structures et des explorations sonores. A l'instar des Canadiens, les Rauwolfia nous proposent en effet une musique électronique pêchue et directe mais qui évite toute facilité lourdingue par des constructions complexes et fouillées, des sonorités travaillées et intéressantes qui rendent chaque pièce réellement captivante. Comme à leur habitude, le travail sur la voix est partie intégrale du processus, c'est pourquoi, elle-aussi est triturée, déformée, moulinée pour coller à l'atmosphère de chaque titre. Rauwolfia s'est également donné les moyens de ses ambitions en optant pour une production impeccable, que l'on passe des atmosphères grinçantes et saturées de 'Naked blood spec restruct' aux climats plus dark wave de 'Dirt' qui évoquent de bons moments de Neon Judgement avec une touche Nine Inch Nails en plus. Au final, une nouvelle réussite et un très bon album d'electro indus qui a le vilain défaut de ne compter que cinq chansons.