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John Cage (1912-1992) › Cheap imitation

3 titres - 36:21 min

  • 1/ I (7:19)
  • 2/ II (8:31)
  • 3/ III (20:31)

informations

Center for Contemporary Music, Mills College, Oakland, Californie, USA, 7 mars 1976

line up

John Cage (piano)

chronique

  • contemporain > piano solo

Que faut-il retenir de John Cage ? Je laisserais le soin à d'autres d'en parler à ma place, mais je ne peux m'empêcher de prendre les devants : limiter la vision du compositeur aux seules célèbres 4 minutes 33 est, bien entendu, extrêmement réducteur. Il faudrait parler de son travail constant autour du piano préparé, de l'introduction régulière d'instruments hors cadres dans ses compositions (oscillateur, tourne disque, etc...), de sa fascination pour les philosophies asiatiques et leur implication à court terme dans son mode de travail, bref, autant d'éléments qui font qu'en définitive John Cage était bien plus qu'un musicien ; un théoricien qui aura cherché toute sa vie à redéfinir la musique selon les canons de la modernité. En somme, il est à la musique ce que Kazimir Malevitch était à la peinture, du moins, le jour où il réalisa "Carré Blanc sur Fond Blanc". "Cheap Imitation" peut nous aider à mettre le doigt sur certains concepts récurrents du bonhomme. Du reste, il en est aussi peut-être un de ses travaux les plus beaux parce que des plus désarmants et, ce qui ne gâche rien, des plus accessibles pour le profane. Déjà, cette oeuvre est toute entière liée à Erik Satie. En effet, Cage voulait à l'époque adapter l'une de ses pièces ("Socrate"), mais faute de lui en accorder les droits (ce fût fait, mais à posteriori), il se résigna à en développer une interprétation toute personnelle, basée sur des mutations, des dérivations et autres déformations inspirées d'un recueil appelé "I Ching" et qui, à l'instar de Brian Eno qui développa ses stratégies obliques, permetta à Cage à de nombreuses occasions de se reposer sur celui-ci pour développer une méthodologie de travail aléatoire. "Cheap Imitation" (pour piano solo) porte donc bien son titre, mais loin d'être pauvre, cette imitation est humble et sincère dans son hommage pour un des plus grands synthésistes du vingtième-siècle. Cet enregistrement sur le label Cramps a valeur historique puisque c'est John Cage lui-même qui interprète sa partition au piano.

note       Publiée le samedi 26 février 2005

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    Il existe une version jouée à l'accordéon par Teodoro Anzellotti (sorti chez Winter&Winter) qui est vraiment à pleurer tellement c'est beau! Sinon la pièce maitresse de Malévitch, ce n'est pas le "carré blanc sur fond blanc" mais bien le "carré noir sur fond blanc" ;-)
    Note donnée au disque :