Laundry › Blacktongue

Le jour où Primus décida de se passer des services du brillant Tim Alexander, je fus assailli par deux questions : que vont-ils devenir, et lui, que va-t-il faire ? La réponse à la première question ne se fit pas attendre (de moins en moins bons) alors que la seconde me fût fournie par le plus grand des hasards. Grâce à une tentative sans conviction sur un moteur de recherche sur le net, j'appris que le bonhomme, dès 1994, avait monté son propre groupe. Et ce groupe est Laundry. Il va sans dire que face au déclin affiché par sa formation d'origine, il me devenait impérieux de m'exposer sans plus attendre à cette musique que je ne connaissais pas encore et qui pourrait - qui sait ? - représenter la porte de sortie élégante qui me permettrait d'échapper au dictat relativement tentant des projets annexes de Les Claypool. D'emblée, l'excellence du jeu de batterie qui fît la réputation de Tim Alexander y reste intacte, sans démonstrations excessives, et viennent s'y greffer une guitare répétitive et vicieuse - j'adore ça - un chapman stick en guise de basse - encore mieux ! Alexander allait-il matérialiser avec son nouveau projet l'aspect le plus progressif qui depuis toujours habitait Primus ? Musicalement, on est tout près de le croire. Mais c'est sans compter leur chanteur... En fait, l'improbable comparaison qui vient tout de suite à l'esprit à l'aube de cette première publication est la rencontre du King Crimson de "Discipline", pour la musique, et Eddie Vedder (de Pearl Jam) au chant ! Impensable, pensez-vous ? Eh bien, essayez vous-mêmes... L'effet est des plus étonnants, et si l'ensemble nous renvoit à des références connues et familières, l'association inédite des ces deux univers confère à "Blacktongue" une personnalité peu commune qui lui permet de se démarquer.