Blooding Mask › All the colours of death

Des deux opus de Blooding Mask, j'ai découvert le second en premier et dans mon esprit, celui-ci reste le second, ce qui ne correspond nullement aux dates de sortie. Est-ce peut-être en raison du sentiment de complémentarité qui unit ces deux pièces qui sonnent comme les deux faces d'une même obscurité ? C'est bien possible tant les deux galettes évoluent de paire et explorent le même théâtre d'ombres, une sorte de cabaret macabre et incantatoire, peuplé de fantômes, de vieille horloges, de tapisseries poussièreuses...Le duo travaille résolument ses atmosphères pour des morceaux longs, à base de synthés spectraux, de cloches, de guitares lancinantes, le tout mené par la voix hantée de Maethelyiah qui évolue comme une étrange caresse, presque douce parfois mais aussi carrément inquiétante ('Hands agains the wall', 'Gestus primus'). L'ambiance cabaret glauque est renforcée par la structure même de l'album (que l'on retrouvera sur le deuxième opus) qui parsème quelques intermèdes vocaux très efficaces parmi les autres chansons. Dans les sous-sols du royaume du 'Fantôme de l'Opéra' existait une pièce encore plus sous-terraine, plus cachée, et c'est Blooding Mask qui l'occupe.