Beat In Zen › Ocean captive

Voilà un bien étrange objet que la marée porte jusqu'à nos platines...décrit comme électro, métal et gothique, Bëat in Zën est tout celà et rien de tout celà à la fois...IL faut essayer de s'imaginer une sorte de mélange improbable d'électro avec une touche très 80's (Front 242, Weathermen...) avec des pointes de guitare plus musclées ('Our knocking sun', 'Kids wasn't kids'), des quantités industrielles de samples, le tout épicé d'influences discrètes louchant du côté du trip hop,de la techno, voir de la new wave ('Ass a sin'). Ajoutez à cela des tonnes d'effets, de voix distordues qui se noient et émergent au mileu des loops comme au milieu des vagues et vous aurez une idée de la difficulté de poser des atmosphères précises sur ce creuset d'expérimentation que semble être 'Ocean captive'. Niveau ambiance, on alterne sans cesse entre le plus rythmé et le plus calme. Désarçonné tout d'abord, on se laisse volontiers emporter à la dérive dans ce maelstrom de sons et d'atmosphères, oscillant des bips bips les plus cheap à des boucles plus profondes; visiblement, le duo a aussi une forme d'humour qui lui est propre (il suffit de jeter un oeil sur les titres). Difficile d'essayer de se rabattre sur le chant qui est très peu mis en avant, chuchoté, reculé au mixage, trituré et déformé sans pitié selon les chansons pour essayer de trouver un fil d'Ariane. Il n'y a d'autres solution que de se laisser dériver jusqu'au bout, jusqu'à ce que les chuchotements de 'Ocean' nous rejettent sur la rive, lessivés et incrédules, mais également avec un certain sentiment de vide, car si force est de reconnaître l'audace et l'originalité du projet, il n'est pas des plus évidents d'en tirer quelque chose de très concret. J'ai eu du mal personnellement, c'est pourquoi je vous livre en guise d'avertissement la phrase figurant sur la pochette: 'L'océan avala le corps sans vie, un simple transfert vers l'état foetal, un besoin naturel de renaître, d'accomplir à son tour le miracle.'...qui me semble résumer à merveille le contenu de cet étrange album, et ne me demandez pas pourquoi...