Morthound › The Goddess Who Could Make the Ugly World Beautiful

Curieuse épitaphe que cet album. Avant de partir vers d'autres horizons plus ambient et minimalistes avec Hazard, Benny Nilsen accouche d'un ovni dans sa propre discographie. À la manière du 'Sacrosanct bleed' de In Slaughter Natives, le suédois intègre de la guitare metal-indus, ce qui nous vaut des brûlots très Godflesh/Ice/Sielwolf. C'est d'ailleurs le cas du premier titre, 'Canalizer', lourd, aux guitares et basses saturées, tandis que les percus sonnent toujours aussi tribales. Idem pour 'Losing ground', un peu moins agressif mais tout aussi lourd, entre Skin Chamber et les Swans. 'Fireflies' est basé entièrement sur un sample de basse de Pitch Shifter (!!), autour duquel samples de voix et bruits divers gravitent. Ce revirement surprenant est malgré tout accompagné de titres ethno-ambient qui sont en premier lieu la marque de fabrique de Morthound : 'Hibernation', Losing ground' ou 'Whole end' explore les tréfonds d'une ambient dark aux nappes profondes sans oublier tout un amalgame de percussions traditionnelles typiques du projet. Difficile de considérer ce disque sur les mêmes critères que ses prédécesseurs tant il est vrai que cette alternance crossover metal-indus et ethno-ambient enlève quelque peu son homogénéité à 'The goddess...', qui reste néanmoins intéressant par sa richesse et sa qualité sonore.