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Johannes Brahms (1833-1897) › Symphonie n°1 en do mineur

8 titres - 76:30 min

  • 1/ Un poco sustenuto_allegro 13.51
  • 2/ Andante sostenuto 9.17
  • 3/ Un poco allegretto e grzioso 4.55
  • 4/ Adagio_allegro non troppo ma con brio 17.55
  • 5_8/ Schumann; symphonie n°1 en si bémol majeur "le printemps"

informations

Enregistré en octobre 1963 à la Jesus-Christus-Kirche, Berlin. (Schumann, janvier février 1971, Jesus-Christus-Kirche)

La tendance à l'universalisme de Karajan qui fit de lui l'unique référence plus de trente ans durant, ainsi que sa recherche de plus en plus obsessionnelle du beau son, ont été largement, et justement, remises en question depuis les années 70. Ces excès posés, il faut tout de même reconnaître à Karajan la souveraineté du territoire romantique allemand, de Beethoven à Brahms, à la tête d'un orchestre devenu mythique et qui reste la plus belle machine orchestrale du monde, plus de vingt ans après le départ du chef. Ces enregistrements de la plus grande époque de Herr von K (60, début 70) à la Jesus-Christus-Kirche sont de véritables quintessences; celle d'un son exceptionnel, et d'une approche à l'investissement pathologique imparable et à la technique surhumaine. Il s'agit de la première partie de programme d'un disque regroupant la première symphonie de Brahms à celle de Schumann, "le printemps" qui comme son nom l'indique se veut plus pastorale et optimiste. ( Ce qui ne l'empêche pas d'être belle, juste d'être chroniquée... ). Les deux oeuvres sont autant liées symboliquement que musicalement, symptomatiques, chacune dans leur thème, du romantisme allemand... et encore une fois : Karajan garde tout de même les clefs d'or de ce royaume germanique. La collection "Originals" de Deutsche grammophone réunit sur un cd deux enregistrements parmi les plus mythiques de son sublime catalogue pour l'offrir au prix d'un seul cd économique. La totalité des parutions de cette collection sont des aubaines, celle-ci ne fait pas exception... bref privilégiez ce disque et pis c'est tout!

line up

Berliner Philarmoniker; Herbert von Karajan (direction)

chronique

  • symphonie-romantique

Tourmenté, automnal et romantique, successeur désigné de Beethoven mais fils spirituel de Schumann, Brahms est tout entier dans sa première symphonie: tempétueuse, noire, puissante et massive, portée et structurée par des thèmes étalons, elle saisit l'auditeur et l'emporte en son centre, dense, ténébreuse et violente. Apothéose d'harmonies dramatiques, instants d'après tempêtes, la tristesse est partout, la nostalgie pesante, l'angoisse omniprésente. 5 minutes "grazioso" avant le lourd final : un quart d'heure explosif, hurlant et pathétique, un éprouvant ballet entre calme et fureur où les thèmes lourds s'emportent, en hommage révélé à Ludwig le géant et son hymne à la joie. Mais plus loin que le maître de Bonn, plus intense et violent, Johannes le jeune homme lâche dans ce premier fleuve des torrents de tourmentes, quintessences douloureuses entre masse orchestrale et thèmes sublimes et noirs, il étire ses violons pour nous rendre ivres de sons, il travaille l'éruption, la douceur et la force, il nous assène un premier mouvement colossal et terrible, à la limite parfaite de la juste fureur pour qu'au dessus de tout, reine des douleurs secrètes et prêtresse des pathos, la mélodie souveraine s'exprime en toute puissance. La tourmente, oui... voilà le maître mot. La tourmente qui emporte, la mer en ses orages, la tourmente qui se tait, tapie derrière les ombres, et qui s'infuse pourtant, insidieuse et tenace, en mélodies de larmes, en accords bas et sombres ou par timbales mortelles. Tourmenté, automnal et romantique, successeur désigné de Beethoven mais fils spirituel de Schumann, Brahms est bien l'alchimie de ces promesses terribles, le peintre des cœurs lourds et des journées sans fin. Plus noire que ses trois sœurs, plus violente et douloureuse, sa première symphonie est une œuvre coup de poing, imposant ses douleurs et le don prodigieux de Brahms pour l'écriture.

note       Publiée le dimanche 30 mai 2004

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    Patapouf Envoyez un message privé àPatapouf

    "Merci de bien vouloir laisser des messages cohérents et argumentés." Pour repondre à Arno, je dirais juste que je comprends ce qu'il dit. Car il me semble evident que Brahms n'a pas le "pouvoir symphonique" comme peut l'avoir les compositeurs qu'il cite. Ca semble un peu flebard niveau orchestration. Ca reste quand meme, à mon humble avis, de la grande qualité. Trés expressif malgré tout.

    Arno Envoyez un message privé àArno
    Y a rien à faire, j'ai du mal avec la musique symphonique de Brahms... J'ai du mal quand je la "compare" à celle de ses confrères romantiques Tchaïkovsky, Dvorak... Je prefère mille fois sa musique de chambre...