King's X › King's x

Plus mélodique encore, plus soigné, plus produit, plus atmosphérique, plus, plus, plus... le dernier et plus complet mariage de King'X avec Taylor, puisque celui-ci co-signe l'ensemble des pièces, est aussi, malgré ses incontestables réussites, un constat sans appel. Il faut arrêter là. Et pourtant... pourtant, il y a "the world around me", qui ouvre l'album sur un des riffs les plus saisissants de Tabor, sombre et groove à la fois, metal et hard rock, psyché et blues, pourtant il y a "the big picture", apothéose nostalgique aux harmonies immenses, pourtant il y a "ooh song", l'onirique ténébreuse et son refrain d'atmosphère pure, chœurs de fantômes sur gros riffs noirs, pourtant il y a "Just for the dead" la magnifique, sitar et toms en avant d'une ambiance aérienne et puissante, refrain aux élans d'anthologies, ample et indispensable comme la jouissance des grands espaces. Cette volonté de King's X d'explorer le versant précieux de sa musique trouve bien ici de magnifiques accomplissements. Le reste de l'album en montre les limites. De "Prisoner" à "Dream in my life", King's X brise ses meilleures trouvailles par des incursions incongrues, le retour à un rock disharmonieux en pleine extase mélodique, en pleine douceur légère, de "Lost in germany" à "Silent wind", en passant par "What I know about love" (qui se rattrape sur la fin) ou "Chariot song", il imite sa propre musique du temps de la foi, de l'espoir et de l'amour, sans en trouver l'équilibre, avec "Black flag" il fait même du médiocre (argh!?! ?!?! °_° ). King's X fera bel et bien ce constat, et divorçant de Taylor, entamera sa deuxième partie de carrière, recentrée sur le feeling, le hard, l'énergie et le groove. "King's X" l'album a donc le mérite d'incarner une fois de plus une musique fascinante, un psyché-hard-gospel aux croisements des feelings, et de la mener un peu plus loin encore... trop loin peut-être.