Aenima › Sentient

Pour son premier faux bond aux labels portugais, Aenima semble revenir à ses sources, soit un rock gothique éthéré qui s'inscrit dans la lignée de formations comme Cocteau Twins, Mors Syphilitica ou Machine in the garden. Les morceaux virevoltent avec légèreté et mélancolie entre les volutes de guitares aériennes et la belle voix de Carmen. Bercé de rythmes mid-tempo, l'album se fait refuge cotonneux, bulle de grâce triste aux lignes sobres pour porter le chant, clef de voûte de la structure des chansons. Le talent de Carmen est de savoir toujours trouver le ton juste, de ne pas chercher à trop en faire en nous gavant de pirouettes vocales inutiles. Les arrangements vocaux sont donc sobres et chargés d'émotion (pour preuve le quasi a capella 'Dusk', 'Morningrise' ou la reprise de' Lilith'). Seul regret pour ma part, en ayant renoncé à l'aspect plus rock et direct de 'Never fragile', le groupe a aussi perdu les quelques éléments qui le distinguaient des formations du genre; du coup, il me semble se retrouver un peu perdu dans la masse avec pour seule arme sa qualité, ce qui n'est déjà pas si mal, mais il lui manque le petit truc en plus. 'Sentient' n'en demeure pas moins un bon album avec lequel Aenima confirment avec bonheur tous les espoirs placés en eux.