Algiz › Claire-voie

Dans pas mal de magazines, la chose était annoncée de façon assez claire, Algiz est LE groupe francophone produit par Tony Wakeford (Sol Invictus). Si j'apprécie personnellement fort peu ce genre de publicité qui nuit à la crédibilité des groupes, force est de reconnaître que notre bedonnant Anglais a eu du flair car ce projet est tout bonnement excellent. Malgré son goût du dark folk et sa références aux runes, Algiz a su s'approprier le genre pour en tirer des textes et une musique très personnelle. Si les éléments classiques telles que guitare sèche, violoncelle sont bien présents, batterie, basse et guitare électrique aussi ('Dehors la plénitude', 'Les heures aveugles') pour des atmosphères mélancoliques certes mais pas uniquement. Je trouve qu'il y a dans les compositions d'Algiz un aspect plus inquiétant, un brin sulfureux, qui m'évoque des images de chemins désolés sous des ciels gris, une sorte de tristesse pesante pourtant bien agréable à l'écoute. Des titres comme 'Les heures aveugles' ou 'La chaise' me font carrément penser à Collection d'Arnell Andrea, tandis que le magnifique 'Seigneur des sentiers' se rapproche d'un Dead can dance période médiévale ou éventuellement des débuts de Mila Mar. Hommage à Death in June également avec une reprise plutôt sympathique de 'Fall apart' interprétée en duo avec voix masculine et féminine. Je ne saurais que trop recommander ce disque à ceux qui sont en quête d'un bon groupe qui sorte quelque peu des sentiers souvent trop battus du dark folk. Quel dommage que n'ayions pour l'heure que cette unique galette à nous mettre sous la dent.