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Derek And The Ruins › Saisoro
- 1995 • Tzadik 1 CD
7 titres - 55:58 min
- 1/ Yaginbo (5:59)
- 2/ Shivareyanco (5:58)
- 3/ Quinka Matta (5:02)
- 4/ Odangdoh (5:34)
- 5/ Zomvobischem (5:46)
- 6/ Manugan Melpp (5:37)
- 7/ Dhamzhai / Sytnniwa (21:58)
informations
Recorded at Greenpoint studio, sep.1994 by Bob Musso. Produced by John Zorn.
line up
Derek Bailey (guitar), Ryuichi Masuda (basse), Tatsuya Yoshida (drums, voice)
chronique
- improvisation barrée
Vous avez sans doute déjà entendu parler de The Ruins, combos japonais progressif et un peu barré, dont les albums sont chroniqués ici même par l’ami Progmonster. Vous connaissez peut être moins bien Derek Bailey, guitariste anglais spécialiste de l’improvisation extra terrestre, véritable dieu vivant pour tout les improvisateurs en herbe. Réunion unique que celle proposée sur ce disque, Derek Bailey, le vieux, avec The Ruins, les jeunes. Le choc des générations. D’un côté, Derek, avec son expérience, son jeu identifiable entre mille, son style peaufiné avec le temps, et de l’autre, les jeunots nippons, qui s’essayent à l’improvisation pour la première fois, et qui s’en sortent avec un brio rare. C’est un fait, papy Bailey maîtrise l’art de la dissonance comme personne, il improvise avec une facilité vraiment déconcertante, à un tel point que c’en est écoeurant ("Yaginbo", "Quinka Matta"). Seulement, nos amis japonais ne sont pas en reste, loin de là ! Là où l’on pouvait s’attendre au pire (les premières improvisations sont toujours les plus maladroites), The Ruins nous sert ce qu’il fait, à mon avis, le mieux. Les albums studio du groupe sont bons, certes…mais là, on sent que le groupe se découvre une vocation. Yoshida Tatsuya fait de véritables merveilles derrière ses fûts, son jeu est inventif, sec mais fluide, et surtout, très important, jamais à court d’acrobatie musicale (une qualité énorme en impros). Quand il use de son organe vocal, c’est pour danser, crier quelque fois, gesticuler comme une anguille, dans la veine d’un Yamatsuka Eye (Boredoms, Naked City) en moins extrême. Son compère Masuda Ryuichi est d’une rigueur implacable, capable des lignes les plus techniques comme les plus simples, véritable caméléon de la basse. Mais en dehors des qualités individuelles évidentes, ce qui frappe le plus sur cet exploit sonore, c’est la cohésion, la complicité des trois compères : le dialogue entre les musiciens est stupéfiant. Bien sûr, le néophyte ne verra rien de tout cela, vous assurant que tout le monde peut le faire. Non, tout le monde ne peut pas le faire. Certes, ce genre d’exercice musical est extrêmement difficile d’accès pour qui n’aime pas l’improvisation et la dissonance poussée à son paroxysme (certaines parties de Bailey sont parfois limite inaudible). D’autres rétorqueront que tout cela n’est que cacophonie, qu’il manque du sentiment, bla bla bla…Mais l’intensité du moment présent est unique, où le musicien joue une note sans même connaître la prochaine, cherchant la transe. C’est l’état musical le plus pur qui soit…Et puis, comment résister à "Dhamzhai / Sytnniwa", morceau de bravoure d’une vingtaine de minutes, à la perfection rythmique simplement incroyable…Bien sur, il faut aimer souffrir pour supporter un tel disque, mais n’est-ce pas là le paradoxe de l’homme ?
note Publiée le vendredi 16 janvier 2004
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- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
Dhamzhai / Sytnniwa est en fait une reprise d'un vieux titres des Ruins, Hail ! sur leur antho 86-92. Je viens de m'en rendre compte...
- Note donnée au disque :
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
- Putain c'est vrai en plus: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-724902@51-725095,0.html . Saloperie de noel de merde
- Note donnée au disque :
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
- Tu rigoles ???
- Note donnée au disque :
- heirophant › Envoyez un message privé àheirophant
- derek bailey est mort le 25 decembre dernier. R.I.P.
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
- Avec le recul et la découverte de nombreuses autres oeuvres improvisées du même genre, je dois bien avouer que je me suis laissé allé à l'allegresse et le 6/6 est peut être un peu trop "exagéré". Changement de note.
- Note donnée au disque :