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The Music Improvisation Company › S/t

  • 1970 • Ecm 1005 ST • 1 LP 33 tours

7 titres - 46:30 min

  • 1/Third Stream Boogaloo (2:40)
  • 2/ Dragon Path (10:25)
  • 3/ Packaged Eel (8:43)
  • 4/ Untitled N°I (7:06)
  • 5/ Untitled N°II (7:33)
  • 6/ Tuck (3:09)
  • 7/ Wolfgang Van Gangbang (6:54)

informations

Merstham Studios, Londres, Angleterre, 25-27 août 1970

line up

Derek Bailey (guitare), Jamie Muir (percussions), Evan Parker (saxophone soprano), Hugh Davies (électronique), Christine Jeffrey (voix)

chronique

  • british jazz > musique improvisée

Je pourrais la jouer historique, en vous parlant de Derek Bailey, de son pote, le saxophoniste Evan Parker. Du rôle capital de Hugh Davies dans ses manipulations électroniques. Du percussioniste Jamie Muir qui garantira au moins un semblant d'intérêt pour ce disque auprès de ceux qui vouent un culte immodéré (comme je les comprends) à "Larks' Tongues in Aspic". Mais je n'ai pas envie. J'aimerais plutôt vous parler de la musique. Ou devrais-je dire du bruit intentionnellement désorganisé qui constitue ce disque. Mais c'est une tâche presqu'impossible. Et par delà, bien réductrice. Essayons plutôt de comprendre quelle est l'essence de ce courant typiquement européen qu'est la musique improvisée. Si, comme en jazz, l'interaction demeure une composante non négligeable à l'achêvement de pareille entreprise - à combien de reprises n'entendrons nous pas le groupe s'élever comme un seul homme dans une dynamique silence/explosion ? - il reste encore à définir dans quel champ précis s'inscrit le discours improvisé. C'est une crispation, une guerre des nerfs éprouvantes, un état d'éveil au-delà de la normale. Ce sont des oreilles dressées, à l'affût de la moindre piste sonore lancée. Ce sont encore des yeux demandeurs qui relient chacun des musiciens dans une espèce de transe extatique. Ce sont enfin des mains disponibles et agiles, prêtes à martyriser l'instrument, promptes à répondre au quart de tour aux invectives proférées. Si une place hasardeuse est laissée à la chance, Bailey et ses compères sont des musiciens suffisamment compétents que pour en précéder les manifestations. Paru sur ECM, ce seul disque officiel de The Music Improvisation Company met en perspective un nouveau possible : celui d'une musique comme expression d'un son, d'un cri. Pas de structures établies, si ce n'est le refus des structures conventionnelles. Aucune place pour les thèmes, les harmonies, les mélodies, les répétitions. La musique, seule. La musique qui se fait violence ; nue, et offerte à vous.

note       Publiée le samedi 13 décembre 2003

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile
    Un disque que l'on peut qualifier d'essentiel pour les amateurs de musique improvisée ou de "bruitisme" en général. Fort de leur expérience au sein du Spontaneous Music Ensemble de John Stevens (celui-là, vous n'aurez pas d'excuses pour ne pas l'avoir écouté, Emanem Records en a des charrettes de leurs enregistrements à proposer), Bailey et Parker continue leur oeuvre de dynamiteur de conventions. Ici, l'influence de l'AMM de Keith Rowe se fait sentir. Musique oppressante effectivement, exigeante et éreintante, mais qui recèle sa propre beauté, une beauté rare.
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