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Benjamin Britten (1913-1976) › War requiem
- 1992 • Emi classics CDS 7 47034 8 • 2 CD
6 titres - 83:26 min
- Disque 1
- 1/ Requiem aeternam 9.53
- 2/ Dies irae 27.07
- 3/ Offertorium 9.48
- Disque 2
- 1/ Sanctus 9.50
- 2/ Agnus dei 3.40
- 3/ Libera me 22.44
informations
Enregistré dans le Great Hall de l’université de Birmingham, 27 février, 1 et 4 mars 1983. Produit par John Willan.
line up
Elisabeth Söderström (soprano) : Robert Tear (ténor) ; Thomas Allen (Baryton) ; Boys of Christ Church Cathedral, Oxford, Francis Grier (direction) ; CBSO Chorus, Simon Hasley (direction) ; City of Birmingham Symphony Orchestra ; Mark Blatchly (orgue) ; Simon Rattle (direction)
chronique
- musique sacrée-xxième siècle
Vaste et protéiforme, la messe des morts selon Britten n’est pas une crypte sombre vouée au recueillement, mais une longue histoire, agitée d’épisodes. Mêlant la messe latine aux poèmes de Owen, il n’évoque pas la mort, mais cette triste habitude qu’ont les hommes de la semer en masse. Décors, moments, personnages… en multipliant les types d’intervenants et leurs combinaisons, solistes, chœur massif, chorale de jeunes garçons, ensemble philharmonique ou formation de chambre, le britannique compose une véritable fresque, accessible et savante. Travaillant aussi bien sur l’acoustique que sur le mélodique, Britten fabrique des lieux d’atmosphères profondes, des moments de musique puissants et solennels, des solistes comédiens dont les instants lyriques pointillent le déroulement sévère de la grand messe. Le morbide éthéré des minutes d’ouverture, ponctué d’une cloche austère, inquiété du murmure du chœur qui prie au loin, reposant sur les cordes et leur capacité à évoquer la mer, ce mouvement lent et lourd, qui peut gonfler soudain jusqu’à tout submerger. Ces enfants aux voix d’ange qui ouvrent l’Offertorium, tout en peurs retenus, en terreur muselée, cédant leur place sans plainte à l’entrée du soliste, adulte et déclamant comme un témoin du drame une bataille historique. Insistant sur le sombre, le triste et le guerrier, le musicien anglais travaille ses plans d’orchestre en matières harmoniques, violons vibrants, hautbois nocturnes, cuivres profonds, timbales mortuaires, dont les jeux de rencontres, effacements et dialogues, composent une trame puissante, aux variations prenantes. Un amour des échos, des vibrations célestes et des textures spectrales qui s’incarne pleinement dans l’orgue solitaire, dans le glas de ces cloches, dans les longues plages obscures ou grondent les contrebasses, derrière la masse desquelles le chœur d’abord lointain et flou comme une rumeur, prend peu à peu sa forme, sa force et sa puissance. Explosions dramatiques, cuivres et chœur et solistes à l’unisson des frappes roulantes des timbales lourdes, Britten ne dépeint pas que les champs de bataille abandonnés aux morts, il n’évoque pas seulement cette ombre terrifiante qui plane sur les cadavres ; d’instants seuls et lyriques en chaos symphoniques, il la montre au travail, furieuse et sans pitié, fait le récit terrible d’affrontements par centaines. Du doux à l’agressif, inquiétant et subtil, violent ou atmosphérique, Britten frappe aussi bien à la tête par la masse, qu’il ne parle au cœur en des instants sublimes, amples et doux comme le vent, menant avec prudence mais une poigne certaine des voix d’abord lointaines vers l’extase et le ciel. Un ballet d’harmonies, un spectacle auditif, un récit musical, le «War Requiem» se déroule sous nos yeux autant qu’en nos oreilles… et nous parle de la mort dans un récit épique, un conte aux lueurs sombres.
note Publiée le mercredi 5 novembre 2003
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- mangetout › Envoyez un message privé àmangetout
Écoutes comparatives (à l'aveugle pour les trois auditeurs de l'émission) de 6 interprétations de ce superbe "War Requiem" de Britten dans l'intéressante émission de France Musique "La tribune des critiques de disques" :
La tribune des critiques de disques
- absinthe_frelatée › Envoyez un message privé àabsinthe_frelatée
Joué hier soir à la Salle Pleyel par l'Orchestre de Paris, j'étais un peu vanné donc appréciation un peu altérée, mais ça m'a appris (ou confirmé) deux choses : 1)les oeuvres "vocales" c'est pas si mal en fait, 2)mais c'est pas ce que je préfère. Les moments d'accalmies où le choeur féminin s'extrait sur fond d'orgue sont très très bons, ça oui.
- ellington › Envoyez un message privé àellington
L'industrie du disque classique , totalement paniquée , brade les prix d'une manière qui laisse pantois . Je viens de voir chez Gibert une quasi-intégrale de Britten ( 37 cd pour 44 euros , comment font-ils pour dégager une marge ? ) Le coffret est celui d'EMI , pas celui dirigé par le compositeur lui-même , chez Decca .Au prix du seul War Requiem auparavant , vous avez toute une vie de découverte . Je pratique ça depuis 25 ans et je n'en suis pas encore revenu .
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- Sheer-khan › Envoyez un message privé àSheer-khan
Encore quelques chros dont je dois m'acquitter, et je reprendrais le classique sur guts. Le monde est si vaste, Ellington... si vaste...
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- ellington › Envoyez un message privé àellington
bravo, mais je vois que la chronique date de 2003, pourquoi s'arreter là ? Les opéras peter Grimes, le tour d'écrou, le songe d'une nuit d'été, le ballet "le prince des pagodes " , les cantates , les arrangements des folks songs britanniques, la spring symphony , tout cela devrait parler a ceux qui aiment le classique mais ausi a ceux qui se souviennent de selling england by the pound, close to the edge, revolver ou red.Quand j'entends Mc cartney, XTC , robert wyatt ,yes, les kinks ,j'ai l'impression que tout le panthéon britannique a fait son miel ici.
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