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Rhys Chatham › An angel moves too fast to see : selected works 1971-1989

cd 1 • 1 titre

  • 1Two Gongs61:38

cd 2 • 5 titres

  • 1Die Donnergötter21:47
  • 2Watreloo, N°207:56
  • 3Drastic Classicism07:48
  • 4Guitar Trio08:10
  • 5Massacre on MacDougal Street18:41

cd 3 • 5 titres

  • 1An Angel Moves Too Fast to See : Prelude07:35
  • 2An Angel Moves Too Fast to See : Intro05:05
  • 3An Angel Moves Too Fast to See : Allegro08:38
  • 4An Angel Moves Too Fast to See : No Trees Left, Every Blade of Grass is Screaming06:35
  • 5An Angel Moves Too Fast to See : Adagio14:48

informations

CD 1 : Experimental Intermedia Foundation, New York City, USA, 15 décembre 1989 - CD 2, titre 1 : BC Studios, New York City, USA, avril 1986 - titre 2 : Fun City Studios, New York City, USA, mai 1986 - titre 3 : Rite Track Studio, New York City, USA, 1982 - titre 4 et 5 : Battery Sound Studio, New York City, printemps 1982 - CD 3 : Teatro Smeraldo, Milan, Italie, 16 mars 1995

line up

Ernie Brooks (basse), Bill Brovold (guitare), Rhys Chatham (gong, guitare, trompette), Rhys Chatham (gong, guitare, trompette), Olu Dara (trompette), Anton Fier (batterie), Jonathan Kane (batterie), George Lewis (trombone), David Linton (batterie), Ben Neill (guitare, trompette), Jean-François Pauvros (guitare), Bob Stewart (tuba), Ned Sublette (guitare), Yoshimasa Wada (gong), Karen Haglof (guitare), Robert Poss (guitare), Mitch Salmen (guitare), Tim Schellenbaum (guitare), Conrad Kinard (basse), J.P. (batterie), James O'Connor (guitare), Rob Bethea (trombone), Pat McCarty (trombone), Don Yallech (percussions), Nina Canal (guitare), Joe Dizney (guitare), Michael Brown (basse), Sinclair Acey (trompette), Ron Tooley (trompette), Frank Gordon (trompette), James Staley (trombone), Steve Freeman (trombone), Claude Alvarez-Péreyre (guitare), Kent Condon (guitare), Dominique Pichon (guitare) et une centaine d'autres guitaristes...

chronique

  • avant garde > microtonal

Ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de chroniquer un somptueux coffret, comme c'est le cas avec cette boîte aux reflets d'argent, ce box de 3 cds qui est sensé donner un éclairage pertinent sur le travail d'un guitariste aussi influent qu'injustement ignoré. J'ai nommé Rhys Chatham. Pour faire court, on dira que c'est un enfant du punk - et à proprement parlé de la no-wave - qui va servir, lui aussi, de témoin pour les explorations à venir de l'école microtonale (que Glenn Branca et Bill Brovold reprendront à leurs comptes plus tard) et où l'on trouve en amont des références tels que LaMonte Young ou Terry Riley. "An Angel Moves too Fast to See" propose de parcourir dix huit années de création en pas plus de sept titres. Pour illustrer la genèse de cet artiste contemporain, on a choisi "Two Gongs", une de ses oeuvres les plus anciennes mais dont l'enregistrement date de 1989 ; une longue plage d'une heure sans le moindre équivoque sur son propos, limpide ; l'expérimentation de sources de résonnances de plus en plus assourdissantes par le biais de deux énormes plaques de bronze comme n'importe quel batteur aimerait en avoir chez lui. Cette approche minimaliste est similaire à celle du jeune Steve Reich, mais ici le travail n'est pas axé sur les répétitions mais sur l'impact dégagé par la puissance phénoménale de cet instrument. Ainsi, l'outil devient l'objet. Avec le second disque, on saisit instantanément la filiation rock du guitariste puisque, au sein de commités à géométrie variable, il explore la microtonalité avec un sérieux bagoût pour le rythme et le groove dont Larval sera le seul à s'inspirer plus tard, Glenn Branca jetant son dévolu sur une certaine forme, voire une forme certaine, de métronomie. Les guitares, portées sur les notes hautes, s'entrecroisent, s'entrechoquent, dressent des tapis de notes dont les mailles s'entremêlent dans un ballet hypnotique énergique mais pas nécessairement fougueux. En guise d'autres couleurs, Chatham délaisse la six cordes au profits des cuivres sur deux des titres présents, "Waterloo, N°2" et "Massacre on MacDougal Street". Ces pièces, datées de 1977 à 1986, ne sont que l'avant-propos au monstrueux titre qui occupe tout le troisième disque et qui donne son nom au coffret. Composé en 1989 alors que l'interprétation présentée ici date de 1995, ce gros morceau de musique moderne prédécoupé en cinq mouvements valait, pour sûr, le détour sur scène... Adepte depuis longtemps des formations électrifiées où la guitare se taille une place de choix (ils sont six sur "Die Donnergötter"), Chatham pousse sa logique à l'extrême et se lance dans une surenchère qui aurait bien pu paraître ridicule s'il n'avait su relever le défi avec tant de maestria. Cette fois, pour accompagner sa section rythmique basse/batterie dont il est le chef d'orchestre, il fait appel à une centaine de guitaristes (vous avez bien lu). Bien sûr, l'image ne fait qu'un tour dans nos cerveaux et on se met à imaginer un boucan infernal, un brouhaha apocalyptique, mais rien de tout cela (hélas, diront certains). L'accordage des guitares étant différent et le rôle de certaines nécessitant un appui, la déferlante sonore paraît moins imposante qu'elle ne le suggérait sur papier. Cela reste néanmoins une fameuse tranche de musique d'avant-garde moderne, une fresque post-industrielle qui s'érige tel un improbable mur du son, et dont les contours prémâchés empruntés à l'esthétique rock sont là pour aider à l'assimilation d'une recherche sans fin, à la fois texturale et en intensité. Un bien bel objet.

note       Publiée le jeudi 18 septembre 2003

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    Spektr Envoyez un message privé àSpektr

    Pas grand chose à dire, juste énorme quoi, c'est tout.

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    Macbeth Envoyez un message privé àMacbeth
    No wave, musique microtonale, Steve Reich, Glenn Branca, "fresque post-industrielle"... Ouh que ça fait saliver tout ça...
    Solvant Envoyez un message privé àSolvant
    Provoque les elements !
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    Tango Mago Envoyez un message privé àTango Mago
    Voila le genre de disques que je croise fréquemment sur Guts, et qui à chaque fois me dit : "Hey toi, Tango Mago, regarde moi, un jour tu m'écouteras et tu auras un choc, mais ton heure n'est pas venue".
    Solvant Envoyez un message privé àSolvant
    Enorme vraiment énorme. Le livret est un quasiment un livre. Achat indispensable. "Table of the elements" a un gros catalogue (John Cage, Presocratics, Keiji Haino, La Monte Young, KK Null, Thurston Moore ect...) http://www.tableoftheelements.com/roster.php
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