Asmegin › Hin vordende sod & so

Windir, Finntroll… Asmegin. Death, Heavy… Asmegin. Grosses guitares, violon… Asmegin. Hurlements black, Chœurs viking… Asmegin. Heavenly folk, blast beat… Asmegin. Eclectisme, technique… Asmegin. Onirisme, poilade… Asmegin. Piano, synthé, flûtes, soprano, harpe, accordéon… exigence, vitesse, beau son, lourdeur, puissance, calme et nuit, grandeur, richesse, complexité… atmo, sympho, folklo, metallo, lyrico… pffff… euh, Asmegin. Difficile, impossible même de ne pas saluer l’entrée de ce groupe qui est à la Scandinavie, et à la Norvège en particulier ce que User Ne est à l’Espagne. Le mélange total, ludique et simultané des genres prend avec «Hin Vordende Sod & So» une dimension nouvelle. Tout se croise, se conjugue, se dédouble : les chants féminins, les guitares acoustiques, les voix claires, les gosiers death et black, les instruments multiples et les sonorités les plus diverses ; de même les ambiances, atmosphères et rythmiques de ce premier album qui nous offrent à peu près tout ce dont un bouffeur de lutins, trolls, sorcières, elfes, champignons, fleurs, troncs d’arbres et bouts de rocher a besoin. Pour couronner le tout, Asmegin assène tout au long de cet odieux festin une qualité d’inspiration sans faille aucune. Les harmonies vocales sont belles, denses ; elles arrivent à propos et emmènent l’auditeur sur les sommets neigeux ; les instruments dansent ensembles tous les rythmes possibles… des incantations magie noire, des bourrées trollesques, du black et du tribal… des batailles dans le nord déchirées par un cri d’épouvante, et encore assombries par les tristesses superbes des cordes lacrymogènes. Cette soupe extraordinaire contient tous les ingrédients, et Asmegin sait ne choisir que des herbes de très grande qualité. Incontestablement stupéfiant, «Hin Vordende Sod & So» va même jusqu’aux portes de l’incroyable, les toisent d’un regard fier… mais ne parvient pourtant pas à les franchir. 11 cuillerées de ce breuvage coûtent cher à l’estomac et surchargent bien le foie. C’était inévitable. Cette sorcière aux yeux blancs sur la houppelande de laquelle poussent plein de champignons n’a certes pas une tronche à faire des œufs en neige. Mais quelle musique ! Quelle réussite néanmoins que cette succession de trips, de couleurs, cette densité d’arrangements, cette ampleur harmonique, cette forêt vocale. Asmegin en fait trop… et c’est là son génie.