Sonar › Remote assault

Dirk Ivens, l’homme à la base du projet Sonar n’est nullement un inconnu dans la scène électro-indus de par son passé au sein de Klinik puis de Dive. Depuis ses débuts, il n’a cessé de développer une musique minimaliste basée avant tout sur des structures rythmiques. Fasciné depuis toujours par les travaux du duo espagnol Esplendor geometrico qui construit ses morceaux sur des beats en boucles sur fond de collage de samples, technique reprise également par feu Bryn Jones avec Muslimgauze (avec qui Sonar collaborera d’ailleurs, le temps d’un split), il souhaitait créer une structure lui permettant d’expérimenter dans cette voie et lui laissant également une plus grande autonomie d’improvisation sur scène. Ayant recruté un comparse en la personne de son beau-frère (actif au sein de Monolith), Sonar fut lancé. Le schéma des titres, ultra minimaliste, est toujours le même : un rythme répétitif, sec et saccadé comme un cœur affolé saturé d’effets bruitistes. Tout ne s’arrête pas là pourtant, car nos deux lascars ont le chic pour introduire mille et unes petites touches à peine perceptible, telles que des contre-temps, une ou deux cassures qui modifient le tempo l’espace de quelques secondes avant que la boucle ne se remette en place. Maintenant pourquoi chroniquer le troisième album du duo ? Car c’est le premier que j’ai acheté. La raison ? La musique de Sonar est comme un alcool fort qui mérite de mûrir et d’affiner son goût pour le rendre plus fort, plus âpre. C’est exactement ce que l’on ressent à l’écoute de ‘Remote assault’. Les deux précédents opus ('Sonar', 'Overdose stimulation') étaient certes intéressants mais nulle comparaison avec la maîtrise des rythmes et des effets présents sur cette jouissive tuerie sonore. Il est évident que nos deux Belges ont enfin trouvé le parfait équilibre des éléments pour des arrangements incomparables. Une savoureuse galette pour les amateurs d’indus rythmique.