Isildurs Bane › Mind Vol.2 : live

Isildurs Bane poursuit donc le concept introduit dès 1997 avec la sortie du premier volet du projet "Mind", projet qui a permi au groupe d'entrer dans sa phase la plus aboutie de leur grand oeuvre, celle qui les a littéralement propulsé vers la pleine mâturité. Ce généreux "Volume 2" (deux disques dépassant les 77 minutes chacun !), sous ses airs de faux témoignage en concert, s'apparente plutôt à une mise en abîme du travail qu'ils ont effectué jusqu'ici, imposant une relecture de leurs titres les plus emblématiques, parfois drastiquement différents des versions d'origines. C'est ce qui rend précisement l'aventure extraordinaire et qui justifie la poursuite de l'aventure sous forme d'un deuxième tome car, à l'instar de Frank Zappa, Isildurs Bane n'a jamais considéré son matériel comme une musique morte, mais une source de renouvellement perpetuel où différentes propositions, ainsi que de nouvelles pistes, se voient exploitées. "Cheval", "The Voyage" et "Mind Vol.1" sont majoritairement les sources à partir desquelles le groupe va se permettre de réécrire son répertoire en entrechoquant ses sections autrefois disparates avec pour but l'éclosion d'une musique au résultat unique. Un montage-collage fidèle à l'esprit du copier/coller de notre ère informatique. Les moments de bravoures abondent, et même si le menu est copieux à en donner presque l'indigestion, la palette des saveurs par lesquels on passe vaut largement la chandelle. "Exit Permit" en est sans doute le point d'orgue, peut-être même (allons-y gaiement) une des plus grandes et des plus formidables pièces de musique contemporaine écrite ces vingt dernières années. Des touches à tout extraordinaires qui tracent aujourd'hui les routes d'une musique que l'on écoutera peut-être demain. C'est que Isildurs Bane a un talent fou, proche de l'insolence. Ainsi même, seul un chroniqueur aussi talentueux que Sheer-Khan aurait pu vous exposer ce que j'essaye vaguement de traduire avec mes simples mots...