Deinonychus › Mournument

"Mournument", avec un tel nom on peut facilement deviner que l'on ne va pas avoir à un disque de variété. Et en effet, on en est très loin... C'est donc après cette intro pourrie (j'ai pas d'idées aujourd'hui) que je vais tenter de vous décrire l'original monde musical mis en scène par Deinonychus. Comme son titre l'indique, on navigue ici en plein doom metal. Les tempos sont donc dans la majorité lentissimes, les guitares très lourdes et hyper saturés, les claviers présents en support des guitares, bref pour l'instant que du classique. Seulement voilà, alors que j'aurais pu torcher cette chronique (ô combien laborieuse !) après quelques écoutes comme "un cd de doom de plus", et bien j'ai bloqué. Non je ne peux pas encore le chroniquer, il y a un truc, un quelque chose qui rend ce disque très attachant. Au fur et à mesure des écoutes, on se rend compte que Deinonychus ne véhicule pas exactement le même message que les autres groupes de doom. Deinonychus incarne plus le désespoir, la détresse, que la mort. Marco Kehren hurle comme un damné, une sorte de varg vikernes du doom. Chaque parole semble lui arracher toute force, comme si chaque mot allait être le dernier. A ce titre un très gros travail a été effectué à ce niveau, les vocaux étant très variés et efficaces, voire carrément bouleversant sur "Tantalised..." (ce chant écorché et distordu m'a fait peur. Oui peur, car choquant, un râle qu'on croit sorti d'un spectre obscur. Terrifiant). Présent quand il faut, et utilisé à la manière d'un Shape Of Despair, le clavier ajoute encore à cette atmosphère. Et quand le rythme s'accélère "The obscure process..", force est de constater que la recette fonctionne encore, preuve qu'elle est efficace. Bref sans être le disque du siècle, Deinonychus marque un point sérieux dans le monde du doom avec ce disque réellement désespéré et troublant méritant ainsi un grand nombre d'écoutes pour s'exprimer pleinement. Décidément My Kingdom music a du gout...