Edicius › Aeons

Edicius fait partie de ces groupes qui tentent de mélanger les styles. D'habitude, les groupes audacieux sont rarement récompensés, mais ici force est de dire que ce "Aeons" est sacrément jouissif. Edicius ou comment réunir deux styles idéologiquement aux antipodes : le black et le grind. Du grind, Edicius a repris ces blasts énormes (la boite à rythme est d'ailleurs si bien fichue qu'elle en devient un atout) très en avant, cette brutalité inouïe et cette simplicité commune à toute la scène grind. Du black, ils ont repris ces riffs empreints de noirceur, puant le souffre, ce chant criard et malsain à souhait et surtout ces claviers maléfiques, discrets mais tombant toujours au bon moment. Le résultat sonne vraiment original. Mise à part "Tremendous unknown", on navigue dans ce black grind hyper chaotique avec un bonheur difficile à dissimuler. Franchement "Ogden blut", "gothic breed", "By cold anger" ou la très groovy "Ravaged" peuvent figurer comme les morceaux les plus brutaux qu'il m'ait été donné d'entendre depuis longtemps dans le monde du grind. Comme dit plus haut, cette violence nouvelle est surtout due à cette boîte à rythme : excellemment programmée, son clair et surpuissant, c'est bien elle qui déchire vraiment vos oreilles. Un batteur est crédité, mais je suis convaincu que celui-ci ne figure pas sur l'album, ou alors le gars est abonné chez triggorama, parce que c'est vraiment impressionnant. Bref, 28 minutes d'ultra violence musicale, entrecoupés par une oasis au clavier, pour mieux revenir vous lapider la tête, voilà ce qu'est ce "Aeons". Du très très bon donc.