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Dave Holland › Conference of the birds

  • 1973 • Ecm ECM 1027 • 1 CD

6 titres - 39:33 min

  • 1/ Four Winds (6:35)
  • 2/ Q & A (8:37)
  • 3/ Conference of the Birds (4:42)
  • 4/ Interception (8:23)
  • 5/ Now Here [Nowhere] (4:36)
  • 6/ See Saw (6:40)

informations

Allegro Studio, New York City, USA, 30 novembre 1972

line up

Barry Altschul (batterie, percussions, marimba), Anthony Braxton (saxophones soprano et alto, flûte), Dave Holland (contrebasse), Sam Rivers (saxophones soprano et ténor, flûte)

chronique

  • free jazz > avant garde

Pour comprendre la portée de ce disque, il faut en reconsidérer la genèse. Chick Corea et Dave Holland firent appel au batteur Barry Altschul pour tenter de s'extirper du trip dans lequel Miles Davis allait entraîner une bonne moitié de la scène jazz et auquel ils prirent part eux aussi. En s'octroyant les services de l'immense Anthony Braxton, ils allaient fonder le groupe éphémère Circle qui, retrospectivement, en dehors de ses airs de parenthèse salutaire, allait apporter de l'eau au moulin de tout ceux qui voulaient encore voir et croire le free jazz comme seule suite logique aux évènements. Débarrassé du pianiste qui s'en ira lui aussi bien assez tôt faire sa part de concession au système (l'épisode Return to Forever), Holland stabilise autour de lui la même équipe pour son premier album en tant que leader. Avec six compositions sous le bras, il est le pilier fondateur de cette rencontre explosive entre deux géants du saxophone : Braxton bien sûr, mais aussi Sam Rivers, que l'on oublie trop souvent (un allié de poids lors des sessions historiques de Bobby Hutcherson, Andrew Hill, Tony Williams, Larry Young, Cecil Taylor...). Le temps est à l'impétuosité et à la fougue. Le style des deux saxophonistes (qu'ils troquent volontiers pour la flûte, comme sur la plage titre ou l'inquiétant "Q&A") s'oppose avec grande efficacité, donnant deux perspectives, deux visions d'un même point de vue, l'un méthodique et cérébral, l'autre généreux et passionné. Les thèmes explorés reposent sur des bases mélodiques inaltérables ("Four Winds" ou la superbe plage titre), et propulsent le free jazz vers sa pleine maturité ("Interception"), une certaine forme de respectabilité, troquant son habit pour ce que l'on aura vite fait de cataloguer plutôt d'avant-garde et qui se répercute encore aujourd'hui dans les essais libres des jazzmen contemporains. Un disque d'une maîtrise totale, en avance sur son époque, au champ d'exploration aussi vaste qu'insondable. Sombre et étincellant à la fois.

note       Publiée le jeudi 6 février 2003

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    stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil

    Le titre Conference of the Birds est un modèle de contrepoint. Indépassable.

    Note donnée au disque :       
    Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

    On est d'accord: Anthony Braxton, Sam Rivers ça discute, échange et ca se coupe la parole avec classe. Mais, franchement, cette section rythmique derrière, c'est du niveau de Jones/Garrison. C'est souple, puissant, inventif, tendu et... Décontracté en même temps. Bref, grand disque.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    Vu les lascars sur l'album, je viens juste de me rendre compte que j'écoute le LP à LA MAUVAISE VITESSE depuis UNE PUTAIN DE SEMAINE. L'album est en réalité très surprenant, bien plus... calme qu'une telle association de malfaiteur pouvait laisser supposer.

    Note donnée au disque :       
    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile
    Probablement LE disque à faire écouter à vos amis qui prétendent que le free-jazz, c'est le désordre et l'auto-suffisance en musique, la négation de toute valeur esthétique et que sais-je encore. Vous prenez deux des saxophonistes les plus terriblement rigoureux qui soit, un contrebassiste-compositeur quasi-énervant d'aisance, de versatilité et de musicalité et un batteur qui connaît aussi bien son Elvin Jones que son Sunny Murray et vous avez droit à un monument qui se permet le luxe d'explorer sur chaque titre une perspective nouvelle. Un must.
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    Intheseblackdays Envoyez un message privé àIntheseblackdays
    Je ne comprend rien (n'ai pas envie de faire l'effort d'aller vers le) au jazz, et le terme free devant m'effraie/rebute encore plus. Je me suis interessé à cet album pour des raisons honteuses que certaines personnes me conaissant/connaissant l'actualité slowendienne n'auront pas de difficultés à rapprocher d'un évènement à venir en mars prochain. Toujours est il que j'ai été agréablement surpris. Moi qui ne connait et n'apprécie que Dave Brubeck et son fameux Take Five..., j'y ai retrouvé certaines sonorités (sans doute parce qu'il s'agit de deux albums de jazz...) et même si certains passages me font encore perdre pied, je pense que je vais continuer à explorer cette voie que le hasard à ouvert devant moi. Après tout, je découvre et aime du folk, alors pourquoi pas du jazz?
    Note donnée au disque :