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Pain Of Salvation › Remedy lane

13 titres - 68:12 min

  • 1/ Of two beginnings 2.24
  • 2/ Ending theme 4.59
  • 3/ Fandango 5.51
  • 4/ A trace of blood 8.17
  • 5/ This heart of mine (I pledge) 4.01
  • 6/ Undertow 4.47
  • 7/ Rope ends 7.02
  • 8/ Chain sling 3.58
  • 9/ Dryad of the woods 4.56
  • 10/ Remedy lane 2.15
  • 11/ Waking every god 5.19
  • 12/ Second love 4.21
  • 13/ Beyond the pale 9.56

informations

Enregistré et mixé à Roasting House, Malmö, Suède. Produit par Daniel Gildenlöw et Anders Theander. Enregistré par Pontus Lindmark et Anders Theander.

line up

Kristoffer Gildenlöw (basse et chœurs) ; Fredrik Hermansson (claviers) ; Johan Langell (batterie et chœurs) ; Daniel Gildenlöw (Chants et guitares) ; Johan Hallgren (guitares et choeurs)

chronique

  • prog-metal

Dans le triste et pourtant surpeuplé pays du prog-métal, où certains tentent de masquer le manque de finesse des arrangements (et du reste…) sous le gros son (Threshold…), où d’autres se contentent de singer dans la débauche leur inventivité disparue à mesure que leur son pourrit en pied (Dream Theater), où d’autres encore alignent musique esthétisante et creuse à coup de grosses promesses jamais tenues (Vanden Plas…), où enfin seuls les maîtres fondateurs de Fates Warning semblent ainsi condamnés à la qualité (voir leur excellent album de 2000 «Disconnected»), il est un groupe plutôt récent et qui assure très très très grave. Pain of Salvation est à ce jour la rencontre la plus complète et ainsi la plus crédible du rock progressif dans le sens originel du terme (c’est à dire bien autre chose que de la simple sophistication) et du métal. Sombre, technique, la musique de Pain of Salvation intègre les folies vocales et rythmiques d’un Yes, les subtilités acoustiques et inattendues d’un Soft Machine, les enchaînements ahurissants, les breaks à la technique époustouflante et les passages les plus ressentis, les plus sincères et pleins, arpèges et mélodies remarquables… et bien d’autres choses encore, mais dans une seule et même musique, largement métallique. Aussi à l’aise quel que soit le registre, Pain of Salvation est sans doute le seul groupe de prog-métal qui parlera autant, voire plus, aux aguerris du progressif qu’aux hordes métalleuses. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard de retrouver son incontestable capitaine, Daniel Gildenlöw, en renfort du line-up live de la tournée 2002 de ses compatriotes des Flowerkings, où il officie comme co-chanteur, guitariste, claviériste et percussionniste, rien que ça. Là où d’autres se contentent d’ouvrir un certain public à une forme de sophistication, Daniel Gildenlöw, lui, est entièrement imprégné de la culture progressive. Le raffinement vocal est remarquable mais toujours ressenti ; chant émotionnel, vécu, venu du cœur et qui ne se prive pas de virtuosité dans ses chœurs, canons, accents et rythmes. Les mélodies acoustiques, nappes de claviers fines comme un voile de soie peuvent s’emballer : délires rythmiques, mélodiques, percussions vocales, énergie à revendre et technique prodigieuse, sans jamais avoir besoin d’un rajout factice de son. Qu’il métallise ou se ballade à la gratte sèche, que le piano déroule ou claque comme une main gauche de jazz, qu’il s’élance dans la furie musicale, vocale, ou qu’il nous offre des moments de purs joyaux émotionnels, le groupe garde ce son sobre et précis, sec : piano court, guitares arides et acérées, batterie mate et virtuose ; tout cela pour nous promener sans vergogne du calme au drame, de la complainte au délire progressif époustouflant… en toute clarté. Les arrangements aussi soignés que remplis de feeling suffisent à gérer les sursauts dynamiques, les emballements du cœur et du corps, les envolées ou apaisements mélodiques, rythmiques et émotionnels. Daniel est un merveilleux chanteur : investi, pluriel, engagé, habité même, et sa culture de musicien crève l’oreille. Ce n’est pas un metalleux qui veut en faire des tonnes, ce n’est pas un progeux qui veut avoir l’air méchant : c’est un amoureux de la musique et du son, un afficionados du vocabulaire rythmique et mélodique, un véritable virtuose de l’enchaînement et de la construction. Sombre donc, à coups de guitares noires aux accords de charbon, mais aussi lumineusement mélancolique, plein de passions, de vie et de générosité, P.o.S. est un des groupes à la personnalité la plus nette, à la rencontre pourtant des styles. Mais ici, il n’y a ni progressif, ni métal, il n’y plus que Pain of Salvation, l’univers émotionnel de Daniel, exprimé avec intelligence, inspiration, énergie et une finesse hors du commun. Chaque passage sonne, in-fine, comme du P.o.S. Car la véritable matière première dont se sert Gildenlöw est la sincérité. Lorsqu’il chantonne c’est par amour, lorsqu’il explose c’est de douleur, et lorsque la machine s’emballe, c’est lors de poussées sophistiquées et magistrales auxquels seuls l’intuition musicale et le débordement émotif ont d’abord présidé. Là où c’est en en faisant le deuil que la plupart des groupes ont tenté la fusion de l’exigence intellectuelle progressive avec le sonore metal, P.o.S, en remettant l’homme et son vécu à l'origine de sa musique, explore et définit réellement ce que pourrait être le metal progressif, sans rien trahir de son immense générique. Fans de musique, d’univers en contre-jour, de voix plurielles pour une seule et même histoire : il faut, absolument, écouter Pain of Salvation et leur nouveau et quatrième album «Remedy lane». Rien que du cœur et de la musique, pour une véritable perle.

note       Publiée le lundi 2 décembre 2002

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    Note moyenne        19 votes

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    commentaires

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    Richter Envoyez un message privé àRichter

    Je ne connais pas ce groupe sur cd mais en concert, c'est véritablement gonflant...

    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Assez d'accord avec les deux derniers commentaires...

    Note donnée au disque :       
    Moonloop Envoyez un message privé àMoonloop

    Il y a de bonnes idées globalement dans P.O.S. mais ça a un peu trop tendance à tomber dans le mielleux pour ma part, voire dans la "faute de goût"... Ils arrivent à saborder des morceaux pourtant pas trop mal construits à la base (Rope Ends gâché par son refrain bien horrible par exemple), dommage.

    gibsonbacker Envoyez un message privé àgibsonbacker

    Les chroniques sur Remedy Lane sont en général dithyrambiques mais, franchement, j'y arrive pas. C'est bien joué mais ça ne passe pas. Même sur un bon morceau comme Fandango, la voix me dérange, trop théâtrale, genre Marillion. Et aussi le côté froid et ennuyeux, à la Dream Theater. J'ai loupé les "purs joyaux émotionnels" dénichés par Sheer-kahn. P'têt bien que je ne suis pas fait pour ce genre de musique ? Je vais remettre The cinema show.

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    Solvant Envoyez un message privé àSolvant

    Oué merci SK & Everlasting surtout. (Et toi t'as oublié de dire "dire", 'spèce de hardos.)

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