Christian Death › The wind kissed pictures

Soyons clairs d’emblée, oui, Valor a usurpé le nom de Chrisitian death ( Rozz avait quitté le groupe avec sa promesse qu’il s’appellerait désormais ‘Sins and sacrifice of Christian death’-certains collectionneurs possèdent d’ailleurs une version vinyle de ‘Believers of the unpure’ sous ce nom), oui, il a fini par faire de ce groupe une farce, mais avant cela, il en aussi écrit quelques unes des plus belles pages. ‘The wind kissed pictures’ en est une. Après les réussites que constituaient ‘Catastrophe ballet’ et ‘Ashes’, Valor poursuit sa quête d’atmosphères absolues, encore épaulé par Gitane Demone et David Glass, et s’en sort remarquablement une fois de plus. ‘Belivers of the unpure’ qui ouvre le disque nous rassure aussitôt ; même si sa voix n’équivaut pas celle de Rozz, il s’en tire suffisamment bien pour que la qualité des morceaux n’en souffre pas. Pas d’inquiétude non plus au niveau des mélodies, toute la magie est bien là. Puissants et énergiques, les riffs de guitares n’ont rien perdu de leur noirceur et la voix hantée de Gitane est plus ensorcelée que jamais. ‘Overture’ et ‘The wind kissed pictures’ qui suivent font partie, je l’avoue, des plus beaux morceaux qu’il m’ait été donné d’entendre dans ma vie. Le premier, instrumental, démarre sur une introduction spectrale au clavecin avec fond de balbutiements d’enfant et se clôt par des constructions plus sombres avec des nappes de basses stagnantes ponctuées de bruits inquiétants…Eclate ‘The wind kissed pictures’, magnifique morceau aux mélodies imparables où le duo Gitane/ Valor fait merveille…gothique au sens littéraire du terme. ’Lake of fire’ est plus noir encore, incantatoire à souhait avec guitares lourdes et lamentations féminines en arrière-fond ; une parfaite évocation musicale de l’enfer selon Dante ou Blake. Trois titres suivent qui n’étaient pas présents sur le maxi d’origine. Entièrement interprétés par Valor, ils sont corrects mais sentent néanmoins un peu le remplissage. ‘Blast of the bough’, le meilleur des trois, est constitué d’un simple battement lourd comme un rythme de procession avec en arrière-fond une récitation à peine perceptible. ‘Amaterasu’ est plus lumineux et évoque davantage une envolée vers le ciel que l’exploration de mondes sous-terrains. Quant au morceau de clôture, ‘The Absolute’, il évolue dans une sphère très dark ambient, assez plaisante mais un peu ennuyeuse à la longue.