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Rabih Abou-khalil › Al-Jadida

8 titres - 58:34 min

  • 1/ Catania 7.41
  • 2/ Nashwa 9.33
  • 3/ An evening with jerry 6.59
  • 4/ When the lights go out 7.14
  • 5/ Story teller 8.52
  • 6/ Ornette never sleeps 4.01
  • 7/ Nadim 8.29
  • 8/ Wishing well 5.25

informations

Produit par rabih Abou-Khalil. Enregistré et mixé par Carlos Albrecht au studio Bauer, Ludwigsburg, du 8 au 10 octobre 1990.

line up

Rabih Abou-khalil (oud), Sonny Fortune (saxophone alto), Nabil Khaiat (percussion), Ramesh Shotham (south indian drums, percussion)

chronique

«Al-Jadida» est un album en état de grâce… un des plus grand legs du génial Rabih Abou-Khalil. Au saxophoniste Sonny Fortune et à Glen Moore de donner la couleur, l’assise et la liberté tonale du jazz, à coup de soli aussi sensuels que techniques, habités pour l’un, à l’aide de sa contrebasse reptile, féline, aussi arabe que New-Yorkaise pour l’autre. A Ramesh Shotham et à Nabil Khaiat de tisser des canevas de percussions plurielles, fines, déchaînées s’il le faut… ou bien lentes, hypnotiques et rondes, telles des gouttes d’eau impossibles qui tomberaient une à une d’un quelconque stalactite en résonnant sous la roche. Pour ses pièces enlevées, frénésie jazz et rythmique de course, Abou-Khalil a préparé des thèmes comme il peut seul en faire. Des mélodies entre image et son, entre minaret et club de jazz, à la souplesse magistrale et aux accents rythmiques cultivés, sur lesquels le son d’or du oud trouve autant ses cordes que Sonny Fortune ses clefs. La contrebasse tourne sans équivoque, ondulante comme le suggère Abou-Khalil, et percutante, précise et syncopée comme le demande Fortune. Lors des pièces les plus lentes et recueillies, la couleur de l’oud passe du jour à la nuit, du désert à l’Europe, Abou-Khalil est en plein dans son rêve de musique, cette musique de partout et qui n’existe qu’ici, qui emporte, hypnotise, émeut, secoue ou apaise. «Story teller» entre deux eaux, on remue la tête pour suivre le rythme magique et envoûtant, on a les yeux grands ouverts face aux tableaux qui jaillissent des doigts du maître, on tend l’oreille pour saisir les larmes de saxophone qui passe à l’horizon. Il y a dans ce disque des soli qui ont mis à la limite du suicide la quasi-totalité des guitaristes de jazz… il y a le grand Sonny Fortune en liberté sur des assises tournantes d’une pêche incroyable et d’une richesse rare… il y a de longues errances aux notes éparses, où l’on entend le claquement du médiator sur la corde qui cherche la suivante… il y a les furieux et vénérables Ramesh Shotam et Nabil Khaiat dont l’imagination conjointe n’a d’égale que la panoplie sonore, démarrant au quart de tour, lançant avec fureur des chevaux au galop de leurs mains qui claquent les peaux et les fûts, les myriades de cymbales, carillons et frame d’outre-tombe… il y a aussi dans ce «Al-Jadida» la plus belle collaboration de Glen Moore à l’œuvre d’Abou Khalil : comme son maître de cérémonie, il passe d’un monde à l’autre, du groove à la syncope arabe, du ton au quart de ton. La fusion entre le jazz et la musique arabe atteint ici son incarnation absolue. On passe de l’un à l’autre, de l’autre à l’un, on est souvent perdu entre les deux, sans savoir vraiment à quoi rattacher cette pluie de sons qui nous entoure. Alors, et c’est là la vraie solution : on ne cherche plus à savoir. On oublie tout et on se laisse entièrement saisir, ensorceler, hypnotiser par tout ce que Abou-khalil et ses compères font jaillir de leur fabuleuse réunion. «Nashwa», «Wishing well»… ou l’émotion absolue posée avec doigté sur chaque note qui s’écoule ; «Catania», «An evening», «Ornette…» le surréaliste… ou l’invention d’une musique multiple et complète, d’une richesse fabuleuse et d’une évidence pourtant totale ; «Nadim»… ou le feeling et la profondeur à l’état de transe. «Al-Jadida» est un véritable geyser d’or, de pierres précieuses et de tissus multicolores. Un miracle, signé Abou-khalil.

note       Publiée le samedi 5 octobre 2002

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Note moyenne        14 votes

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Richter Envoyez un message privé àRichter

Rabih Abou-khalil ce soir à Montpellier à 100 mètres de chez moi...que demander de plus ? Qu'il joue dans mon salon ! :)

sergent_BUCK Envoyez un message privé àsergent_BUCK
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essayes Ziad Rahbani... il me semble qu'il vient du jazz lui aussi. J'ai juste une cassette, "Bil Afrah", et en tout cas cet album sonne très traditionnel... on se croirait à la médina !

NevrOp4th Envoyez un message privé àNevrOp4th

Va faire un petit tour du côté des coms de "Morton's foot".

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Norris Envoyez un message privé àNorris

Rien à dire à par que c'est superbe. Vous auriez quelques chose d'autre dans le genre à conseiller( à par Anouar Brahem) ? Si c'est pas mélangé avec du jazz a me va aussi, de la bonne musique arabe, élégante ( sans chant si possible, j'ai toujours du mal), j'y connais rien.

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NevrOp4th Envoyez un message privé àNevrOp4th

Une grande découverte pour moi. Le mélange harmonieux et cohérent du Jazz et de la musique arabe est vraiment fascinant et ennivrant. Le 1er titre est vraiment impressionnant, le charme accoustique et le son du oud sont vraiment délectable. Les percussions ont un sons très jolie, cela donne un tempo général à l'album à la limite de la transe. J'aime beaucoup le jeux du saxophoniste : pas démonstratif, épique et bourrée de feeling juste ce qu'il faut et c'est sa qui est génial avec Al Jadida, c'est qu'au delà de toutes les qualités qu'ils possède, sa ne perds jamais le nord, c'est très cohérent et les titres s'enchainent très brillamment. Grand Bravo a Rabih Abou Khalil de nous offrir de tel chef d'oeuvre unique. Passionnant

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